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Dernières infos sur le démantèlement de la centrale nucléairedes Monts-d'Arrée de Brennilis :

Mille à mille cinq cents tonnes de matériaux radioactifs sont effet stockés depuis 1997 à la centrale nucléaire à Brennilis

Le premier transport de déchets nucléaires, très faiblement radioactifs, a quitté la centrale de Brennilis mardi 27 mars 2001. L'unique camion qui transportait cinq tonnes de vêtements, et chiffons ayant servi aux ouvriers de la déconstruction a pris la direction du Gard,
à destination de l'usine d'incinération Centraco de la société Socodei, à Codolet dans le Gard. Huit transports de ce type sont prévus en 2001.

Une deuxième filière concernant les déchets non incinérables vient de recevoir l'autorisation de la DSIN. Elle concerne tout ce qui est ferraille et matériaux non incinérables.Ceux-ci iront aussi dans le Gard, et les résidus iront à Soulaines, dans l'Aube. 400t.de ferrailles devraient partir en 2001.

Tous ces transports seront gérés par EDF-Paris, qui fait appel à une société spécialisée dans ce genre de convoi. Cela représente, en régime de croisière, un à deux transports par semaine.

(d'après un article du journal Ouest France du 28/03/2001)


BRENNILIS : la lente agonie d'une centrale nucléaire

Article paru dans la lettre d'information du réseau "Soirtir du nucléaire" (fédération de 600 associations) en 1999

Depuis 1967, EDF a déjà décidé l'arrêt de huit réacteurs dans 5 centrales : Chinon Saint Laurent des Eaux, Bugey, Chooz et dans le Finistère, Brennilis. D'ici à 20 ans, 30 sites nucléaires seront arrêtés et progressivement démantelés. La vie d'une centrale comprend 3 périodes : la construction sur une durée de 10 ans environ, le fonctionnement (jusqu'à 40 ans) le démantèlement (jusqu'à 50 ans).

La phase de démantèlement avec ses 3 niveaux est définie en France selon les normes de l'Agence internationale de l'énergie Atomique. Les techniques utilisées sont variées, simples ou très sophistiquées :

- décontamination : chimique avec des gels, des mousses.., physique (évaporation sous vide, aspiration, vibration...) ou mécanique (sablage, billes de glace, eau sous haute pression,...).

- découpe des matériaux mécaniques, thermiques ou électrothermiques.

On a recours aux robots, ou télémanipulateurs pour ces opérations.qui génèrent des quantités énormes de déchets nucléaires (ex : 600 000 tonnes de gravats et 1 million de tonnes de ferrailles faiblement radioactifs prévus en l'an 2000). Brennilis, une centrale nucléaire expérimentale.

Au coeur des Monts d'Arrée, la centrale se situe dans un site naturel de grande beauté connu pour ses landes et ses tourbières. Les nucléocrates français des années 50 ont adopté ce site, si peu habité, pour y réaliser en 1963 un réacteur expérimental à eau lourde de puissance réduite 70 mégawatts, EL-4.

Cette centrale qui a employé jusqu'à 200 salariés a fourni en électricité l'équivalent de 4% de la consommation électrique actuelle de la Bretagne.et cela pendant 18 ans seulement (arrêt en 1985). La filière eau lourde fut abandonnée à partir de 1971 au profit du système américain PWR plus performant. La fin de l'exploitation de la centrale n'a pas été sans difficultés pour les communes environnantes (commerce local, écoles, etc ...désertés).


 

Brennilis : le 1er exemple mondial d'un site nucléaire démantelé en intégralité

L'Organisation de Coopération et de Développement Economique (24 des pays les plus industrialisés) a d'ailleurs choisi ce chantier comme projet pilote de démantèlement. EDF et le Commissariat à l'énergie atomique veulent faire du démantèlement de la centrale de Brennilis un chantier exemplaire une préfiguration de ce que sera l'école française du démantèlement. L'ambition est de donner des références de savoir-faire à l'exportation aux entreprises françaises présentes à Brennilis (Campenon-Bernard, Bouygues, Framatome, etc..). Le marché mondial du démantèlement des centrales nucléaires avec leurs 430 réacteurs est en effet énorme et juteux . (principaux clients : la Russie, le Japon, l'Allemagne et les Etats Unis).

Les opérations de démantèlement de niveau 1 (1992-1996) ont coûté 90 millions de francs. Le combustible et 100 tonnes d'eau lourde ont été évacués sur Cadarache. 288 salles sur 345 ont été classés "nucléaires". Chaque local est étiqueté et est tagué sur les murs, les appareils, les circuits selon un code couleur relatif à sa dangerosité.

La phase 2 commencée en 1997 soit 12 ans après la fin de l'activité de la centrale, se poursuivra jusqu'en 2001. Un marché de 200 millions pour les entreprises Campenon Bernard, Quille une filiale de groupe Bouygues, Entrepose une filiale de Vivendi et la Comex nucléaire. 120 à 140 personnes pourront y être employés simultanément. La piscine et les bâtiments entourant le réacteur seront "traités". Des milliers de mètres cubes de béton et de ferraille sont "désossés" puis mis en fûts avant d'être stockés à Soulaines (Aube) par l'Agence Nationale des déchets radioactifs. Les métaux seront évacués vers Marcoule où ils seront fondus dans une installation spécialisée. Après examen radiologique les déchets dits conventionnels (ex des gravats) de ces bâtiments seront soit mis en décharges soit concassés sur place puis recouverts de 50 cm de terre stérile et 50 cm de terre végétale. Suprême intention écologique: le tout sera recouvert de plantations. Ensuite restera le niveau 3 . Le scénario d'EDF prévoit donc un entracte d'une quarantaine d'année. L'argument invoqué par EDF est la décroissance de la radioactivité (divisée par 1000 en 50 ans) du cobalt 60, radioélément très présent dans le coeur du réacteur.

Mais la vraie raison est économique. L'objectif est double : d'une part on espère des progrès techniques susceptiles de réduire les coûts d'autre part EDF est icapable de financer en même temps des chantiers de démantèlement et le renouvellement du parc électronucléaire.

La courageuse politique d'EDF-CEA est donc pour l'instant "wait and see"; Le directeur de la centrale trouve même des accents romantiques pour expliquer ce non-choix "Nous aurions pu découper le coeur en morceaux, le mettre dans des conteneurs. Notre solution est plus sure et plus économique : dans l'enceinte actuelle, la ventilation va bloquer toute corrosion pendant plusieurs décennies. Cela sera comme le Château de la Belle au Bois dormant."

Le démantèlement : des risques élevés pour les travailleurs

La phase de démantèlement expose les travailleurs à des risques d'irradiation bien supérieurs à ceux encourus pendant le fonctionnement de la centrale. Ils se surajoutent à ceux liés à tout chantier de démolition. A Brennilis un ingénieur a été tué au début des opérations lors d'une chute de plusieurs mètres. Le recours aux homme-rems (l'homme-rem est recruté le temps de recevoir une dose de radioactivité qui ne doit pas dépasser les limites admissibles) est dénoncé par les organisations syndicales qui réclament un suivi médical par le ministère de la santé. Si, lors des appels d'offres seules des grandes entreprises sont capables de répondre au cahier des charges très rigoureux en terme de suivi des travaux et de sûreté, on constate que la majeure partie du travail sur le chantier est réalisé par des entreprises de sous-traitance régionale ou locale.
Le transports des milliers de tonnes de déchets radioactifs est lui aussi source d'inquiétudes.

Le risque permanent pour les travailleurs, la population et l'environnement, lié à la la complexité et la la difficulté des opérations de démantèlement de la centrale de Brennilis est illustré par toute une série d'incidents parfois sérieux :

- en aout 1999, une quarantaine de travailleurs seront victimes de radiations lors de rejets intempestifs de tritium dans l'air. Des traces de tritium seront retrouvés dans leurs urines lors d'un contrôle médical.

-décembre 2000 : les fortes pluies du début décembre ont provoqué une remontée rapide de la nappe phréatique à Brennilis. Les eaux ont dépassé d'une vingtaine de centimètres le bas des fondations en zone nord des bâtiments. Les travaux de démantèlement ont du être interrompus et le chantier mis en sécurité. Ce dépassement de la limite de sécurité a fait l'objet de déclaration à l'Autorité de sécurité.

- toujours en décembre 2000, l'Observatoire de démantèlement (élus, associations, EDF, administrations,.. de la centrale de Brennilis s'est réuni début décembre. Il a été confirmé qu'en 2001 ne devrait plus subsister que le bâtiment abritant le réacteur avant un " retour à l'herbe" théoriquement prévu pour 2015. Les autorités ont par ailleurs déclaré accéder aux demandes des associations pour des études sur l'ensemble de la chaîne afin d'y déceler d'éventuels impacts liés à la présence depuis 30 ans de la centrale.
Un protocole sera soumis à l'observatoire en juin 2001 pour que les premières études puissent être lancées.

Quel organisme réalisera ces études ? Quel sera son degré d'indépendance? On ne le sait pas encore.

Les Verts ont été partie prenante de toutes les mobilisations
contre la présence de cette centrale nucléaire dans les Monts d'Arrée (ici marche du 4 juillet 1999)
 

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