Les dernières prises de position



Près d'un an après la marée noire de l'ERIKA, une terrible menace de pollution chimique


Chaque nouvelle tempête fait désormais craindre le pire.

Les conséquences de la marée noire de l'ERIKA ne sont pas encore effacés sur nos côtes qu'une nouvelle menace de désastre écologique apparaît. Comme pour l'ERIKA, les hommes d'équipage ont pu être sauvés, tant mieux bien sur!
Le remorqueur Abeilles Flandres, appelé à l'aide, rencontre des conditions très dures pour prendre en remorque un tanker chimiquier italien, le Ievoli Sun, chargé de 6000 tonnes de produits chimiques en perdition entre de l'ile de Batz et l'île d'Ouessant.
Une pollution par produits chimiques, particulièrement crainte par les scientifiques, est redoutable en raison de ses effets dévastateurs sur l'environnement marin.
Ce sont pourtant 90 000 tonnes de produits chimiques, 700 000 tonnes d'hydrocarbures qui passent chaque jour au large de nos côtes, autant d'ERIKA et de bombes chimiques en puissance!
Au delà de l'angoisse de ce qui pourrait se produire et de la colère prête à resurgir, nombre de questions attendent des réponses urgentes et précises :
Le navire présenterait des faiblesses de structure. Par quel organisme a-t-il été certifié ? On parle de la société italienne Rina de sinistre réputation.
Il transporterait du Styrolène de l'isopropyle et du méthyle.
Quel est le niveau de toxicité de ces produits?   Quel est le risque ?
L'équipage était en nombre suffisant ? Était-il suffisamment formé ?
Après le naufrage de l’Erika a été mis en lumière la nécessité d’accroître le contrôle par l’État des navires croisant dans les eaux françaises.
Avec l'accident de ce chimiquier italien les Verts demandent à nouveau que :
- la compétence de l’intervention de l’État soit étendue sur toute la Zone Économique Exclusive, soit 200 milles. Une telle mesure, déjà mis en œuvre par d’autres États, permettrait aux services de surveillance de prendre en charge un navire ayant des avaries ou des problèmes techniques, donc potentiellement dangereux, même s’il n’est pas dans les eaux territoriales
- que la France refuse l’entrée dans la Zone Économique Exclusive à tout navire identifié comme étant sous-normes, et ne répondant pas aux critères de sécurité définis par l’Europe.
Après l'ERIKA, pour renforcer la surveillance du trafic maritime en Manche, le comité interministériel du 27 juin 2000 s'était contenté de "missionner" la marine nationale qui a affecté un seul navire le Germinal (et uniquement l'hiver à cette tâche); et encore pas avant fin février 2000. En attendant à partir de novembre c'est le Thétis un bâtiment des plongeurs démineurs qui sera affecté de façon ponctuelle à cette mission.
Avec ce nouvel épisode dans la longue et pénible histoire des accidents maritimes, les Verts du Finistère réaffirment l'absolue nécessité d'une vraie politique de sécurité maritime reposant notamment sur une vraie police des mers dotée de navires spécialement affectée à cette mission, disponibles 24h sur 24h.

Christian Bucher porte-parole régional des Verts


Communiqué des Verts du Finistère, le 31/11/2000

Erika, Ievoli Sun : Même cause, même catastrophe.

Le cargo Ievoli Sun qui vient de faire naufrage constitue une menace grâve pour l'environnement et la santé. Ses 6000 tonnes de produits chimiques ont commencé à se déverser. Parmi ces produits, le styrène (qui rentre dans la composition du polystyrène) est particulièrement dangereux et constitue à lui seul une terrible pollution du milieu maritime. Ce produit est réputé cancérigène, la priorité est donc aujourd'hui à la protection de la population.
Les Verts s'indignent qu'un an après le naufrage de l'Erika un navire possédant un indice de vétusté encore plus mauvais ait été autorisé à transporter une cargaison aussi dangereuse. Les Verts notent que c’est toujours la société italienne Rina qui lui a donné son certificat de conformité. Combien d'accidents faudra-t-il pour qu'on se décide à assainir le secteur des sociétés de classification ?

Nos côtes sont une nouvelle fois menacées d’une catastrophe écologique parce que des transporteurs ont privilégié des profits de court terme. L'environnement et la santé sont aujourd’hui victimes de l'absence de politiques coordonnées de sécurité maritime. Si depuis un an certaines mesures concernant le transport maritime ont été annoncées.par le ministère des transports, leur mise en application est beaucoup trop lente. Avec le Ievoli Sun, c'est la crédibilité de la sécurité maritime qui vient de couler.

Jeudi et vendredi a lieu à Brest un colloque ayant pour titre " comment renforcer la sécurité maritime "

A cette occasion les Verts appellent à un rassemblement

Jeudi 2 novembre 18 heures devant le Quartz

Pour les Verts: Daniel Le Bigot



Jean-Louis Merrien, porte parole régional Vert, Conseiller Régional de Bretagne

mardi 31 octobre 2000

Sinistre retour de la société Rina

 Le Ievoli Sun, bateau italien chargé de 6000 tonnes de produits chimiques a coulé à 19 km des côtes du Cotentin. Si l’équipage a été rapidement et efficacement sauvé, le bateau et ce qu’il reste encore de sa cargaison gisent par 80 m de fonds. Les produits transportés sont extrêmement toxiques puisque le plan Polmar Terre a été immédiatement déclenché.
La violente tempête ne peut être désignée pour seule responsable de cette nouvelle catastrophe. Ainsi, la vétusté de ce navire atteignait 32 sur une échelle de 50 points. En période de forte tempête, il est inacceptable que des navires sujets à caution puissent prendre le moindre risque vis à vis de l'environnement marin et des populations avoisinantes.
L'Histoire bégaye ! Une nouvelle fois, la complaisance maritime et ses multiples intermédiaires produisent un sinistre d'ampleur. Un an après la catastrophe de l'Erika, il s'avère que le Ievoli Sun affrété par Shell a lui aussi été contrôlé par la société Rina, de sinistre mémoire. Même cause, mêmes effets ? Il y a un an, le ministre des transports annonçait un renforcement important de la sécurité maritime : multiplication des contrôles, dispositif de prévention et de secours. Les directives européennes (95/21/CE et 94/57/CE) actuellement en discussion au sein du Conseil des ministres européens tendent à durcir les législations maritimes. L'agrément donné par la Commission européenne aux meilleurs sociétés de classification ne peut encore attendre des années avant d'être appliqué.


Denis Baupin, porte-parole National des Verts

Communiqué à la presse du 31 octobre 2000

Ievoli Sun :

L'insécurité maritime frappe une nouvelle fois la Bretagne. Le cargo Ievoli Sun qui vient de faire naufrage constitue une menace grave pour l'environnement et la santé. Ses 6000 tonnes de produits chimiques ont commencé à se déverser. Parmi ces produits, le styrène est particulièrement dangereux puisque cancérigène. La priorité est aujourd'hui à la protection de la population.
Les Verts s'indignent qu'un an après l'Erika un tel navire ait été autorisé à transporter une cargaison aussi dangereuse. Chaque navire a un indice de vétusté, sur une échelle de 0 à 50, prévoyant que tout navire ayant un indice supérieur à 12 soit soumis à inspection. L'indice de vétusté du Ievoli Sun était de 32. Pourtant la société RINA, qui avait déjà autorisé la circulation de l'Erika, l'a laissé circuler ! Combien d'accidents faudra-t-il pour qu'on se décide à assainir le secteur des sociétés de classification ?
Encore une fois, les côtes bretonnes sont menacées d'un sinistre grave parce que des transporteurs ont privilégié des profits de court terme aux dépens des réglementations. Encore une fois, l'environnement et la santé sont victimes de l'absence de politiques coordonnées de sécurité maritime : certes des mesures ont été prises depuis un an, certes l'Union Européenne a commencé à bouger. Mais beaucoup trop lentement et beaucoup trop tard. Avec le Ievoli Sun, c'est la crédibilité de la sécurité maritime qui vient decouler.

 


Agir pour l'Environnement

- www.globenet.org/ape/

Communiqué de presse du 31 octobre 2000

Catastrophe du Ievoli Sun : L'Histoire bégaye !!!

Les 6000 tonnes de produits chimiques du Ievoli Sun sont en train de se répandre à 15 kilomètres de la Hague. Après l'Erika, c'est au tour de ce navire italien inspecté par la société de classification Rina de sombrer. La violente tempête ne peut être désignée pour seule responsable de cette Nouvelle catastrophe. Ainsi, la vétusté de ce navire atteignait 32 sur une échelle de 50 points. En période de forte tempête, il est inacceptable que des navires notoirement vétustes puissent encore prendre le moindre risque vis à vis de l'environnement marin et des populations avoisinante. Agir pour l'environnement dénonce rigoureusement le rapport incestueux qui unit le contrôleur Rina à l'armateur. La société Exxon qui a affrété ce navire ne pouvait ignorer sa vétusté et a choisi en conséquence une société de classification dont le laxisme est connu. A nouveau, la question des responsabilités va être posée. Les propositions que la Commission européenne vient de soumettre au Sommet de Biarritz visant à responsabiliser les acteurs du transports maritimes doivent impérativement aboutir au Sommet de Nice les 7,8 et 9 décembre prochains. L'agrément donné par la Commission européenne aux meilleurs sociétés de classification ne peut encore attendre des années avant d'être appliqué. Une nouvelle fois, la complaisance maritime et ses multiples intermédiaires produisent un sinistre d'ampleur. Agir pour l'Environnement demande à Monsieur Gayssot, actuel Président du Conseil des ministres des Transports européens d'agir rapidement et de façon déterminée pour mettre un terme au libéralisme exacerbé qui produit régulièrement marées noires et pollutions chimiques. Près d'un an après la marée noire, cette catastrophe dont les conséquences dramatiques ne peuvent encore être toutes évaluées rappelle l'urgence de passer de l'intention aux actes.


 

Collectif citoyen anti-marées noires de St Nazaire et du littoral

http://collectif.littoral.free.fr

Communiqué de presse N°115 du 31 octobre 2000

Nous vivons Halloween au quotidien

Lors de chaque catastrophe la tentation est forte de faire des comparaisons avec la précédente.Toutefois nous devons nous en préserver car chaque cas est unique. L'Erika était un pétrolier italien de 24 ans, simple coque, sous pavillon maltais classé et contrôlé par la RINA 12 (bon état) à la demande de l'État de Malte qui n'a pas d'organisme de contrôle. L'affréteur était Total Bermudes.
L'Ievoli Sun était un chimiquier italien de 10 ans, double coque, sous pavillon italien, classé 35 (très mauvais état) par la RINA avec des Certificats Internationaux délivrés par l'État Italien lui-même. L'affréteur était Esso (GB). Une constante quand même : le remarquable travail de l'équipage de l'" Abeille Flandres " qui une fois de plus à réussi à sauver, dans des conditions extrêmes, l'équipage.
Nous voyons bien ici que quel que soit l'âge, le pavillon et le type de bateau, le risque est bien présent.
En matière de transport le risque zéro n'existe pas. 70% du trafic maritime européen passe annuellement au large de la Bretagne. Et c'est une fois de plus les riverains qui subissent les frais d'une catastrophe dont ils ne sont en rien responsables. On rajoute des lois injustes qui font payer aux contribuables les frais des marées noires (déjà 800 millions pour la plan Polmar Erika et ce n'est pas fini) et nous avons une vision cynique mais réaliste de la course aux profits au détriment de la sécurité et des hommes.
La léthargie du gouvernement est consternante. Aussi bien en matière d'activation du plan Polmar de nettoyage du littoral aujourd'hui (nous réclamons depuis plusieurs mois, sans succès, 200 CDI, pour une prise en compte sur le long terme de restauration des côtes) , qu'en matière de volonté forte de sécuriser au maximum le transport maritime. Nous savons que trop bien que ce n'est pas en se réfugiant derrière l'Europe que les choses évolueront rapidement. La prochaine marée noire est plus que jamais sur l'eau.
Le collectif anti-marées noires de St Nazaire et du littoral est loin d'être inactif depuis décembre dernier. Il constate qu'un bateau, quelque soit son pavillon, est à risque si son équipage n'est pas compétent et si son état n'est pas satisfaisant sur le plan de la sécurité.
Pour réduire ce risque au maximum, le collectif vient de remettre 19 propositions pour la sécurité maritime à Mr Gayssot. Ces mesures sont de bon sens, certaines inédites, d'autres déjà proposés par d'autres organismes, associations ou groupements. Mais toutes ces mesures sont réalistes. Voici une partie des mesures explicitées sur notre site internet (http://collectif.litttoral.free.fr) :
Création d'un corps de garde-côte européen; la création en France de Commissions Itinérantes Permanentes d'Inspection Approfondie des Navires ; l'inspection des navires en cale sèche tous les deux ans; l'inspection obligatoire des navires avant de rentrer au port ; un examen spécifique et éliminatoire pour le personnel de l'Etat en charge de la sécurité des navires pour la pratique de la langue anglaise (lue, écrite et parlée), les équipages doivent recevoir un salaire minimum décent selon le barème établi par la Fédération Internationale des Ouvriers du Transport (ITF) ; la mise en place d'une réglementation prévoyant la co-responsabilité objective des affréteurs et des armateurs lors des catastrophes maritimes et pas seulement celle des armateurs et du capitaine. Il en découlera l'application du principe " pollueur/payeur " aux propriétaires de cargaisons dangereuses.
Seule une contrainte économique les mettre face à leurs responsabilités et par là même sera un facteur d'amélioration de la sécurité...
Nous attendons de Mr Gayssot des commentaires sur nos propositions et surtout une prise en compte du problème plus en phase avec ce que vivent au quotidien les riverains. Si Paris est trop loin de la mer, nous n'y sommes pour rien. En Bretagne nous vivons Halloween au quotidien. Chaque tempête est un danger supplémentaire de souillures du littoral et un nouveau risque potentiel d'une nouvelle catastrophe. Il est grand temps que Mr Gayssot vienne voir sur place l'état de nos côtes et comprenne que notre demande de 200 CDI, financés par Total, pour le nettoyage et la restauration du littoral est plus que réaliste et urgente. Ce n'est pas au citoyen-contribuable de faire les frais de cette course au profit au détriment de la sécurité et de l'environnement. A moins que les multinationales édictent leurs lois aux hommes politiques ?

 

MISE A JOUR DES DERNIÈRES INFOS RECOLTÉES (8h00 le 31/10)

 

Ievoli Sun, chimiquier Age : 10 ans Long: 108 mètres Large : 8 mètres jauge : 7.300 T situation à 08h00 le 31/10, en remorquage par l'Abeille Flandres à 40 km au large de Cherbourg. Constatation préfecture maritime : voie d'eau et fuite vers l'arrière. Décision du ministère des transports en lien avec le nouveau préfet maritime: Pollution constatée et activation du plan Polmar. Pavillon : Italien Armateur : société Marnavi (Naples Sud) Société de certification : RINA (Italie) Certificats de navigabilité : Etat italien Dernier contrôle : le 26 octobre 2000 en Hollande selon armement Marvani Lieu de départ : Fawley (Grande Bretagne) Lieu d'arrivée prévue : Bar (Yougoslavie)
Cargaison :
- 4 000 tonnes de Styrene
- 1000 tonnes de Methyl Trichlorosilane
- 1000 tonnes d'Alcool Isopropylique

Le propriétaire de la cargaison: ESSO (GB)

La note du RINA: L'Erika était classé 12 (bon état) et l'Ievoli Sun 35 !!! (très mauvais état)

Les précédents: Au moins un.

N° 1 CHUNG MU (1995 ˆ Chine) Collision à l'entrée du port de Zhanjrang avec un autre navire Déversement de 230 t de styrène [FE] Produit réactif (polymérisation exothermique), inflammable et irritant. Impact sur l'environnement (produits de la pêche et des cultures marines). Tentative de limiter la fuite et de confiner le déversement avec des barrages. Pratique de tests organoleptiques sur des produits de la pêche. Suivi environnemental sur les espèces touchées par la pollution.

Parmi les autres bateaux de la compagnie: Le DOMENICO IEVOLI EX ESERCIZIO 1, chimiquier aussi, 9000 tonnes, construit en 1996. Interdit de navigation suite à des fissures dans la coque.


 

Communiqué du 1/11/2000 de la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux)

Le styrène transporté par le chimiquier Italien Ievoli Sun pourrait s'avérer très nocif pour les coquillages, les poissons et les mammifères marins de la zone du naufrage.
En ce qui concerne les oiseaux, il y a en état des connaissances un risque par injection directe, ou par contact lors de la polymérisation (solidification par réaction chimique) qui (...) peut produire une pellicule plastique ou des filaments en surface pouvant piéger les oiseaux".
La zone de naufrage voit passer des centaines de milliers d'oiseaux (pinguins torda, guillemots de Troll, goélands, fous de Bassan...) et est fréquentée également par plusieurs espèces de dauphins.

"Dans le cas où une partie des 6.000 tonnes de produits chimiques, des éventuels adjuvants et du fuel de propulsion affecteraient la bande côtière des sites majeurs pour l'hivernage des oiseaux d'eau (canards, bernaches cravants, limicoles) pourraient alors être touchés, comme la baie du Mont Saint-Michel et la baie des Veys."
La Ligue, se prépare à installer un poste avancé à Cherbourg afin de transférer les oiseaux vers son centre de soins de l'Ile Grande (Côtes d'Armor) et recommande, "du fait de la toxicité annoncée des substances", de ne pas toucher les oiseaux échoués mais de les signaler au 02.96.91.91.02.



Communiqué du 01/11/2000 - Les Verts de Loire Atlantique

Les Verts de Loire-Atlantique dénoncent vigoureusement le rapport incestueux qui unit le contrôleur Rina à l'armateur. La société Shell qui a affrété ce navire ne pouvait ignorer sa vétusté et a choisi en conséquence une société de classification dont le laxisme est connu. A nouveau, la question des responsabilités va être posée. Les propositions que la Commission européenne vient de soumettre au Sommet de Biarritz visant à responsabiliser les acteurs du transport maritime doivent impérativement aboutir au Sommet de Nice les 7,8 et 9 décembre prochains. L'agrément donné par la Commission européenne aux meilleures sociétés de classification ne peut encore attendre des années avant d'être appliqué.
Une nouvelle fois, la complaisance maritime et ses multiples intermédiaires produisent un sinistre d'ampleur. Les Verts ont proposé en janvier dernier une série de "25 propositions pour qu'il n'y ait plus jamais d'Erika". Ils constatent aujourd'hui que des évolutions législatives se dessinent, au niveau européen mais que peu de mesures concrètes ont été prises, notamment le renforcement du corps des gardes côtes indépendants.
Les Verts demandent qu'au nom du gouvernement le Ministre des Transports, actuel Président du Conseil des ministres des Transports européens agisse rapidement et de façon déterminée pour mettre un terme au libéralisme exacerbé qui produit régulièrement marées noires et pollutions chimiques. Près d'un an après la marée noire, cette catastrophe dont lesconséquences dramatiques ne peuvent encore être toutes évaluées rappelle l'urgence de passer de l'intention aux actes.



Communiqué de presse du 1er novembre 2000 de Gérard ONESTA,
Député Vert Européen, Vice-président du Parlement Européen.

Pour en finir avec tous les Ievoli Sun : l'urgence de 8 chantiers européens 

Les mises en garde des écologistes dénonçant depuis des décennies les risques de pollution marine ont permis une prise de conscience collective, mais, sans concrétisation réglementaire, elles restent sans effet face aux logiques libérales lancées dans la course au profit immédiat. Pour arrêter enfin ces drames environnementaux qui se succèdent inexorablement, d'Erika en Ievoli Sun, les propositions des Verts doivent s'inscrire rapidement dans la législation européenne. L'opinion publique le réclame, la morale l'exige.
Voici les 8 chantiers qui doivent immédiatement être menés de front :
1 - Dépasser les incohérences nationales : Les pollutions n'ont pas de frontières : L'Union Européenne doit fonder un nouveau droit communautaire ambitieux en matière de sécurité maritime, harmonisé sur les critères existants les plus rigoureux, afin d'empêcher les pollueurs de s'abriter derrière les législations nationales les plus "complaisantes".
2 - Imposer la coresponsabilité des acteurs : L'affréteur et l'armateur doivent être tenus coresponsables, pénalement et financièrement, des dégâts éventuels de leurs activités. C'est le meilleur moyen de casser la spirale du profit à tout prix, qui s'est toujours faite, dans l'impunité actuelle, au détriment de la sécurité.
3 - Durcir les critères de sécurité : Le bon état des navires doit être évalué selon des normes les plus strictes, en retirant immédiatement tous les bateaux ne répondant pas à ces normes (bateaux sans double coque). Ces critères doivent par ailleurs être réévalués par deux facteurs aggravants de nature à empêcher un navire de prendre la mer : Indice de dangerosité de la cargaison, et risques météo annoncés.
4 - Instaurer une "police de la mer" à l'échelle européenne : La création d'un corps européen de garde-côtes, sur le modèle de ce qui existe au niveau fédéral aux États Unis, permettra de faire respecter le droit "en continu". Cette coopération continentale permettra d'éviter que le respect de la sécurité maritime soit fonction des moyens et des politiques mis en place dans les différentes eaux territoriales nationales.

5 - Crédibiliser le mécanisme de certification et de contrôle : On ne peut plus tolérer que les états sous-traitent à des sociétés privées le pouvoir de laisser naviguer leurs "clients-armateurs". Pour rompre avec le système actuel qui favorise la permissivité la plus cynique, l'Union Européenne doit assumer ce service public au travers d'une agence publique communautaire. Cette agence basera son action sur la transparence et l'efficacité, notamment par la mise en place de vérifications aléatoires par des contrôleurs européens indépendants.
6 - Investir dans la prévention des risques : Il faut renforcer tous les programmes de recherche et d'intervention permettant de faire face aux divers scénarios de pollutions majeures, notamment en travaillant sur la diminution de la dangerosité des produits transportés. Des moyens techniques, budgétaires et humains seront tenus en réserve afin d'être déployés immédiatement en cas d'alerte. Les moyens financiers permettront, entre autres, une indemnisation rapide et effective des victimes éventuelles.
7 - Refonder l'Organisation Maritime Internationale (OMI) : Il n'est plus admissible que les décisions de cette instance soient imposées par les pays transportant les plus gros tonnages, ces pays étant bien évidemment les plus laxistes car ce sont ceux qui battent pavillon de complaisance. L'Europe doit imposer une "démocratie maritime" sur la base du respect du principe de précaution environnementale et sur le respect de clauses sociales strictes. Cette réforme permettra de mettre un terme aux insupportables conditions de travail des matelots du Tiers-monde, qui composent actuellement - sans aucune formation à la sécurité - l'essentiel des équipages.
8 - Instituer une justice planétaire pour l'environnement : Les atteintes portées contre le milieu marin et les êtres humains qui en vivent, sont des crimes. Pour le strict respect des richesses et des beautés naturelles, comme pour le droit des générations futures d'y accéder, il faut instaurer un organe pénal international apte à juger sereinement ce patrimoine commun. Sur la base de ce que les nations ont mis en place pour défendre les droits de l'Homme, il faut créer un Tribunal International pour la Protection de l'Environnement.
Les écologistes rappellent ces 8 chantiers à chacune des catastrophes maritimes. Aujourd'hui l'Europe a enfin décidé d'agir. Ce mois-ci le Parlement Européen va se prononcer sur une nouvelle réglementation en matière de sécurité maritime. Pour en finir avec tous les Ievoli Sun, les députés Verts européens mettront tout en ouvre pour que ces 8 point soient le plus rapidement possible transformés en texte de loi.

 


 

Communiqué du 3/11/2000 d'Agir pour l'Environnement - Lettre ouverte aux parlementaires européens

Naufrage du Ievoli Sun : Le Parlement européen doit réagir !

Madame la Présidente du parlement européen,

Mesdames et Messieurs les député-es européen-nes,

La nouvelle catastrophe écologique qui vient d'avoir lieu aux larges de la presqu'île du Cotentin marque à nouveau l'urgence à voir des directives européennes ambitieuses adoptées le plus rapidement possible.
Depuis plus de quatre mois, la Commission de la politique régionale, des transports et du tourisme du Parlement européen, présidée par M.Hatzidakis, doit rendre un avis sur deux directives et un règlement visant à renforcer la législation européenne en matière de transports de marchandises dangereuses et polluantes par voie maritime.
Homogénéiser les contrôles dans chaque État de port, contrôler les sociétés de classification et éliminer les navires à simple coque des eaux européennes sont les trois mesures principales proposées par la Commission européenne depuis la catastrophe de l'Erika. Un accord politique est intervenu lors du dernier Conseil des ministres des Transports européens le 02 octobre dernier.
A ce jour, Agir pour l'Environnement ne comprend pas la lenteur du Parlement européen. Cette lenteur compromet la procédure de co-décision, acquis démocratique issu du Traité d'Amsterdam.
La Commission européenne vient de soumettre au Sommet des Chefs d'État à Biarritz un nouveau paquet de mesures parmi lesquels la création d'une Agence Maritime Européenne, d'un troisième fond européen d'indemnisation et la mise en place d'un système européen d'informations.
Nous espérons que le Parlement européen se saisira au plutôt de ces multiples dossiers pour en faire un symbole de l'ambition européenne à réguler l'économie maritime, protéger l'environnement et les populations avoisinantes et mettre un terme aux laxismes qui débouchent régulièrement sur des catastrophes maritimes.
Nous nous permettons de vous faire parvenir notre dossier intitulé “ La sécurité du transport maritime : l'Europe de la dernière chance ? ” rendu public lors du Sommet de Biarritz.

Dans l'attente de vous rencontrer, veuillez agréer, Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les députés européens nos salutations écologistes.

Mireille Ferri, Présidente d'Agir pour l'Environnement




Communiqué du 3/11/2000 des Verts du pays Bigouden, Douarnenez, Cap-Sizun

Le Dentas en baie de Douarnenez

La baie de Douarnenez a l'habitude d'abriter de nombreux navires lors des coups de vent et tempêtes. Mais une nouvelle fois, il s'agit d'un navire en détresse et en avarie. Il n'y a pas eu de naufrage en baie mais jusqu'à quand?
70%du trafic maritime européen passe annuellement au large des côtes bretonnes, 90 000 tonnes de produits chimiques et 700 000 tonnes d'hydrocarbures y passent chaque jour. Ces chiffres connus donnent la mesure des risques majeurs auxquels sont exposées les côtes bretonnes et qui sont fortement aggravées par al lenteur de la prise de décision en ce qui concerne les mesures de sécurité maritime. Le naufrage du Ievoli Sun, l'arrivée en baie du Dentas, chimiquier en avarie encore plus classé sur l'échelle des risques et tout près de l'interdiction de naviguer auront peut être le mérite de rappeler que la France assure, aujourd'hui la présidence de l'Union européenne. Après la catastrophe de l'Erika cette présidence était présentée comme une opportunité à ne pas manquer. Il reste encore deux mois.
Cette lenteur de réaction officielle est aussi de notre responsabilité. La région Bretagne possède des relais pour faire avancer techniquement ces dossiers sur les transports maritimes. Notre région serait bien inspirée de se saisir de cette question et d'expérimenter ainsi une compétence maritime subsidiaire, en mobilisant ses réseaux périphériques qui ne peuvent plusse cantonner dans l'organisation de colloques et autres forums.

 


Communiqué de presse du 6/11/2000 du COLLECTIF CITOYEN ANTI-MAREES NOIRES DE ST NAZAIRE ET DU LITTORAL

Y-a-t-il un ministère des transports crédible en France ?

Le collectif citoyen anti-marées noires de St Nazaire et du littoral, à travers 3 exemples concrets démontre aujourd'hui les limites de la communication à la disposition du citoyen. Si le ministère des transports trouve confortable depuis le début de la catastrophe de l'Ievoli Sun d'argumenter sur le fait que ce bateau partait d'Angleterre vers la Yougoslavie et avait eu sa dernière inspection en Hollande.
Mr Gayssot n'a de cesse de citer-charger les pays " frères " pour minimiser les responsabilités de la France dans cette affaire. Il omet toujours de citer l'État italien pourtant signataire des certificats internationaux de navigation du bateau.
Pourquoi ?
Mais pour bien évaluer ses propos encore faudrait-il que le recoupage des sources d'information apporte une cohérence à l'abri de tout doute ou polémique inutile. Il semble bien que le plan POLMAR Mer, qui a prouvé son inefficacité pour l'Erika, montre aussi ses limites à travers ces 3 exemples :

>> Double coque - double fond <<
"Ce navire est double coque" Shell 2/11/00
"Ce navire est uniquement double fond" Mr Gayssot TF1 05/11/00 >>

Le trajet (infos visibles aujourd'hui à 12h00 sur les sites internet des organismes)
<< " De Fawley (Grande-Bretagne) vers Berre (France) " [Marine nationale]
" Gènes (Italie) via Berre (France) " [CEDRE] -
" Il a quitté Fawley (Grande Bretagne) pour rejoindre Bar (Yougoslavie) " [Ministère des transports]

>> La cargaison <<
Version CGT Marins Brest 4 000 tonnes de Styrène 1 000 tonnes Methyl Trichlorosilane 1 000 tonnes Alcool Isopropylique
Version SHELL et CEDRE Styrène 3998 T de SHELL Hollande vers Berre (France) Methyl Ethyl Cétone (MEK) 1027 T de EXXON UK vers Gène (Italie) Alcool Iso Propylique (IPA) 996 T de ESSO Chemical Belgium vers Barcelone (Espagne)
Version Ministère des Transports " L'Ievoli Sun a quitté un port anglais à destination d'un port yougoslave " 31/10/00

Le collectif espère que le départ prévisible de Mr Gayssot du ministère des transports après les élections municipales de Mars prochain sera l'occasion d'un renforcement de l'équipe de conseillers du futur ministre.

 

Communiqué à la presse du 7 novembre 2000

Les partis de la majorité plurielle engagés pour la sécurité maritime

Les Verts se félicitent du contenu de la Déclaration commune des partis de la majorité plurielle concernant le transport maritime. Les signataires se sont engagés dans les 2 ans qui viennent sur les points suivants qui étaient tous inclus dans les 25 propositions des Verts pour en finir avec les " Erika ":

Les Verts seront vigilants pour la mise en uvre de ces points, pour en finir avec les Erika, les Ievoli Sun, etc.

Les Verts

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les Verts du pays de Brest -
Les.Verts.Brestois@infini.fr