Les
25 propositions
des Verts
25 propositions
pour améliorer la sécurité maritime
Les 25 propositions des Verts pour en finir avec les Erika
Torrey Canyon, Tanio, Amoco Cadiz, Braer, Exxon Valdez, Erika... La longue liste des catastrophes maritimes a mis en évidence la fragilité du milieu marin et littoral et les conséquences dramatiques des marées noires pour les populations des zones côtières.Exposé des motifs
Le transport
maritime s’est beaucoup développé en même temps que le commerce
mondial connaissait une croissance soutenue. Le tonnage des marchandises transportées
par la mer est encore appelé à augmenter fortement. Cette évolution
est en soi conforme à l’objectif de développement durable : le
transport maritime est le plus économe en énergie.
Mais l’analyse de
la flotte mondiale montre que la moyenne d’âge des navires ne cesse d’augmenter.
Le développement des pavillons de complaisance, encouragé par
tous les pays, y compris la France qui a créé un pavillon-bis
(le pavillon des Kerguelen), a fortement contribué à laisser naviguer
des navires sans réels contrôles de sécurité et sur
lesquels travaillent des équipages soumis à des conditions de
travail inacceptables. Cette pression du " toujours moins cher "
dans le transport maritime a par ailleurs des conséquences sur la sécurité
des navires quel que soit le pavillon, dont la France. Le nombre réduit
de marins, l’augmentation de la charge de travail et de la fatigue, les économies
sur l’entretien, amènent trop souvent des navires sous notre pavillon
au même niveau que ceux qui sont sous pavillon de complaisance.
La concentration de
navires dans quelques couloirs de navigation constitue également un facteur
important de risque. La France est aujourd’hui particulièrement confrontée
à ce dernier problème étant donnée la concentration,
dans quelques ports du Nord de l’Europe, de navires obligés de passer
par la Manche, entre Calais et Douvres.
Des mesures importantes
de renforcement de la sécurité du transport maritime doivent être
prises immédiatement. La France doit renforcer ses moyens, pour assurer
la mission de contrôle des navires au moins au niveau de ses engagements
dans le cadre du Mémorandum de Paris. Et, au-delà une augmentation
qualitative et quantitative des contrôles doit être engagée.
Mais un renforcement des contrôles dans les seuls ports français
engendrerait automatiquement une " fuite " des navires vers
les autres ports européens les plus proches. C’est pourquoi la France
doit prendre des initiatives rapidement aux niveaux européen et mondial
pour une généralisation du renforcement des normes de sécurité
et des contrôles.
En outre, les pouvoirs
publics se sont montrés défaillants dans la gestion des conséquences
des naufrages. La marée noire consécutive au naufrage de l’Erika
a montré l’impréparation des organismes et autorités mobilisés
dans le cadre du Plan POLMAR. La mauvaise évaluation de l’ampleur de
la catastrophe par le CEDRE, le retard au déploiement des moyens humains
et techniques sur les zones côtières les plus vulnérables,
le manque de réactivité des pouvoirs publics pour satisfaire les
besoins des associations engagées dans les opérations de sauvetage
de la faune marine et l’absence d’encadrement des premières opérations
de nettoyage des côtes ont montré la nécessité de
revoir en profondeur les modes de gestion des catastrophes maritimes par les
pouvoirs publics.
Cette amélioration des capacités de réaction face aux marées
noires s’impose également pour permettre à la France d’exercer
son devoir d’assistance aux pays tiers subissant également de telles
catastrophes et démunis pour y faire face.
Chaque marée
noire a été suivie de discours sur la nécessité
de renforcer la réglementation du transport maritime. Mais à chaque
fois, le " laissez-faire, laissez passer " des libéraux
a fait obstacle à une action volontariste aux niveaux international,
européen et français.
Aujourd’hui, face
aux multiples déclarations d’intention, les Verts entendent donc être
une force permanente de proposition et d’action pour que les règles
de sécurité du transport maritime soient considérablement
renforcées et que les pouvoirs publics puissent être en mesure
de faire face à une nouvelle catastrophe de ce type avec plus d’efficacité.
L’objectif est double
: faire en sorte que les pouvoirs publics soient capables d’affronter efficacement
dès demain une nouvelle catastrophe du type de l’Erika, mais surtout
qu’il n’y ait plus jamais d’Erika.
La catastrophe
de l’Erika montre la nécessité de répondre rapidement à
trois exigences fortes.
La création
d’un ministère de la Mer et du Littoral chargé d’élaborer
et de mettre en uvre une véritable politique durable de la Mer
et du Littoral constitue ainsi une priorité politique. Cette politique
se saisira de thèmes étroitement connectés entre eux :
la politique portuaire et du transport maritime - la gestion de la ressource
halieutique - la protection du littoral
En outre, l’exigence d’une responsabilisation des principaux opérateurs
économiques du transport maritime, et notamment des compagnies pétrolières,
face aux conséquences écologiques et économiques de leur
activité doit être satisfaite.
A cet égard,
la loi de 1983 sur la répression de la pollution marine par les navires
doit être révisée pour que la responsabilité pénale
des donneurs d’ordre et non pas des simples exécutants (le capitaine
du navire) puisse être engagée. Les affréteurs (dans
le cas de l’Erika, TotalFina) ne peuvent bénéficier d’une exonération
générale de responsabilité.
D’autre part, ces donneurs d’ordre ne peuvent se contenter d’indemniser quelques
frais matériels engagés à l’occasion des opérations
de lutte contre la marée noire. Ils doivent intégralement réparer
le préjudice économique et le préjudice écologique
causés par la marée noire. Les Verts demandent une modification
de l’état du droit, et notamment de la Constitution, pour que les obstacles
juridiques à la reconnaissance du caractère indemnisable du préjudice
écologique soient levés.
Ces mesures
urgentes ne résoudront pas à elles seules les questions posées
par la marée noire de l’Erika. Elles ne sont que la base d’un ensemble
de décisions de divers ordres.
Le renforcement des conditions
techniques de navigation devra constituer une priorité politique
de la France et de l’Union européenne. A la suite du naufrage de l’Exxon
Valdez, les Etats-Unis ont pris leurs responsabilités par l’édiction
du Oil Pollution Act de 1990. Ils ont ainsi rendu obligatoire une double
coque pour les navires de plus de 5000 tonnes construits depuis 1990. A partir
de 2010, ce sont tous les navires accostant dans les ports américains
qui devront être dotés de cette double coque. L’application de
cette mesure par l’ensemble des États côtiers de l’Union européenne
rendrait impossible pour les navires la traversée des eaux européennes
et des États-Unis et l’entrée dans les ports européens
et des États-Unis. Les compagnies pétrolières seraient
alors contraintes de faire preuve de la plus grande vigilance à l’égard
des navires qu’elles affrètent pour obtenir la garantie que leur cargaison
pourra transiter par ces ensembles économiques vitaux.
La moralisation du contrôle
maritime est également une priorité politique forte.
Le naufrage de l’Erika a
mis à jour la nécessité de revoir les modalités
d’agrément des sociétés de classification chargées
de vérifier l’état des navires. Le secteur des sociétés
de classification doit être débarrassé de ses " moutons
noirs ".
Les États - dont la
France - qui pratiquent la complaisance doivent voir leur responsabilité
engagée en cas de naufrage dû à leur laxisme concernant
l’état du navire ou les conditions de travail de l’équipage. Les
compagnies pétrolières, qui ne peuvent ignorer les risques liés
au transport de leurs marchandises par des navires battant pavillon de complaisance,
doivent également s’engager à refuser d’affréter ces navires
D’autres initiatives permettant de prévenir les dégazages en mer
et le transport des déchets de raffinerie (le fuel lourd transporté
par l’Erika) devront également permettre de moraliser le transport maritime.
L’édiction de nouvelles
règles doit être accompagné du déploiement des
moyens de contrôle nécessaires à la vérification
de leur respect en mer et dans les ports. Des décisions fortes s’imposent.
La création d’un corps européen de garde-côtes et
d’un corps d’inspecteur indépendants dotés d’effectifs
suffisants seront à cet égard des symboles forts de la volonté
de la France et de l’Union européenne de mettre fin à la libre
circulation de navires hors-normes au large de nos côtes.
Une politique volontariste
d’amélioration des conditions de travail des marins doit être menée
aux niveaux français et européen. La déréglementation
sociale accentuée dont souffre le transport maritime est en effet un
facteur important de naufrage. Les syndicats de marins dénoncent depuis
des années les exemples de marins travaillant entre 12 et 14 heures par
jour pour des salaires dérisoires, sans sécurité sociale
ni retraite et parfois sans formation professionnelle suffisante. La France
doit donner l’exemple en supprimant le pavillon des Kerguelen. Le respect des
normes édictées par le Bureau International du Travail doit également
être assuré à bord des navires entrant dans la zone économique
exclusive de la France et des États de l’Union Européenne.
Un engagement fort de l’Organisation
Maritime Internationale (OMI) est l’une des conditions indispensables pour
que le transport maritime s’inscrive enfin dans une perspective de développement
durable. Cet engagement de l’OMI n’est envisageable que par la démocratisation
des modalités de prise de décision en son sein. Le principe 1
État = 1 voix doit y être appliqué. La France doit également
dégager les moyens financiers et techniques pour y porter haut et fort
les principes du développement durable.
Les citoyens et leurs associations
exigent aujourd’hui de vérifier l’application par les pouvoirs publics
des décisions qui seront annoncées. Ils devront pouvoir jouer
leur rôle essentiel de vigie sur le volontarisme des pouvoirs publics
par l’institution de Commissions Locales d’Information et de Surveillance
sur les zones " à risque " (comme le rail d’Ouessant).
En outre, la séparation
des niveaux de gestion du risque (politique et administratif) et d’évaluation
du risque (expertise scientifique) doit être garantie, afin que des
impératifs de gestion qu’ils soient privés ou publics ne puissent
entraver les décisions. Ce rôle ne peut plus être dévolu
au CEDRE dont les liens avec les compagnies pétrolières sont trop
évidents et qui a failli dans l’exercice de sa mission d’évaluation
de l’ampleur de la catastrophe de l’Erika. Les Verts demandent donc la création
d’une agence publique, totalement indépendante des compagnies pétrolières,
chargée d’évaluer les risques de pollutions marines.
Enfin, l’État doit
tirer les leçons des carences relevées dans la mise en uvre
du plan POLMAR pour faire face à la marée noire de l’Erika.
Un audit du plan POLMAR-Terre doit être effectué afin de déceler
au sein des autorités civiles et militaires les sources des dysfonctionnements
constatés. Des mesures devront également être prises pour
aider les associations à renforcer leurs capacités d’intervention
auprès de la faune marine en cas de nouvelle marée noire. Enfin,
des scientifiques et associations doivent être intégrés
dès le début de la crise dans les cellules de crise du Plan POLMAR-Terre
afin d’apporter une expertise écologique sur les méthodes de nettoyage
des côtes.
LES 25 PROPOSITIONS DES VERTS
3 décisions
politiques majeures
Proposition
n° 1 - Créer
un ministère de la Mer pour une politique durable de la mer et du littoral.
Proposition n° 2 - Responsabiliser
juridiquement les compagnies pétrolières
Proposition n° 3 - Permettre
la réparation du préjudice écologique
Renforcer
les conditions techniques de navigation
Proposition n° 4 -
Imposer des normes de sécurité draconiennes : double-coque et
élimination des navires trop anciens
Proposition
n° 5 - Réduire les délais d’application par l’Europe de toute
nouvelle règle de sécurité décidée par l’OMI.
Moraliser
le transport maritime
Proposition n° 6 - Assainir
le secteur des sociétés de classification
Proposition n° 7 -
Responsabiliser juridiquement les États délivrant des pavillons
de complaisance
Proposition n° 8 -
Engager les compagnies pétrolières à refuser le système
de la complaisance
Proposition n° 9 -
Prévenir les " dégazages "
Proposition
n° 10 - Dissuader les compagnies pétrolières d’exporter les
déchets de raffinerie
Renforcer
les contrôles des navires
Proposition n° 11 - Porter
les contrôles étatiques des navires jusque dans la zone économique
exclusive (200 milles)
Proposition n° 12
- Organiser de véritables contrôles dans les ports
Proposition
n° 13 - Gérer les navires hors-normes
Doter
la France et l’Europe de moyens de contrôle
Proposition n° 14 - Créer
un corps d’inspecteurs indépendants
Proposition
n° 15 - Créer un corps européen de garde-côtes
Lutter
contre l’exploitation des marins
Proposition n° 16 - Supprimer
le pavillon des Kerguelen
Proposition n° 17
- Veiller à l’application des normes sociales internationales sur les
navires
Proposition
n° 18 - Protéger les marins qui revendiquent le respect de leurs
droits légitimes
Impliquer
l’Union Européenne et Agir au niveau de l’OMI
Proposition n° 19- Edicter
une réglementation européenne renforçant les normes de
navigation.
Proposition n° 20 - Instaurer
le principe 1 État = 1 voix
Garantir
la transparence dans la gestion du transport maritime
Proposition n° 21 - Informer
les citoyens sur les pollutions marines en créant des CLIS
Proposition n° 22 - Constituer
un centre d’expertise indépendant sur les pollutions marines
Réviser le plan POLMAR
Proposition
n° 23 - Réviser profondément le plan Polmar-Mer
Proposition n° 24
- Améliorer l’efficacité des opérations de sauvetage de
la faune marine
Proposition
n° 25 - Mieux encadrer les opérations de nettoyage des côtes
3 DÉCISIONS POLITIQUES MAJEURES
Proposition n° 1 - Créer un ministère de la mer pour une politique durable de la Mer et du Littoral.
Le monde maritime traverse une crise qui affecte profondément les sociétés humaines littorales et l’environnement marin et littoral. Le déclin des activités économiques traditionnelles comme la pêche côtière favorise le développement d’activités économiques non-durables (urbanisation touristique incontrôlée, développement de la pisciculture intensive...). Aujourd’hui, la mise en uvre d’une politique de développement durable de la Mer et du Littoral est nécessaire. Cette politique devrait se saisir de trois thématiques étroitement articulées : la gestion des ressources halieutiques, la protection de l’environnement marin et littoral et le développement d’un transport maritime sécurisé.
La politique de la Mer et du Littoral devra contribuer à :
- un développement durable du littoral passant par : le strict respect de la loi Littoral du 3 janvier 1986 et l’émergence de projets locaux de développement durable fondés sur le soutien aux activités économiques liées à la mer et respectueuses de l’environnement (pêche, conchyliculture, saliculture...), le développement de l’éco-tourisme et la protection des espaces littoraux et marins remarquables.Le naufrage de l’Erika a provoqué de graves préjudices économiques et écologiques. TotalFina croit pouvoir assumer ses responsabilités en arguant de sa contribution au FIPOL. Or, le montant de la contribution de TotalFina au FIPOL, comme le montant de l’indemnisation maximale ouverte au titre de ce fonds, sont sans rapport avec l’ampleur des dommages écologiques et économiques. En outre, la mise en uvre de ce système d’indemnisation est indolore et donc totalement déresponsabilisant pour TotalFina.
Les Verts
réclament la mise en cause de la responsabilité environnementale
(civile et pénale) des affréteurs, seule susceptible de provoquer
un changement radical de comportement.
Or, dans son état
actuel, le droit français ne permet pas de répondre à cette
exigence. La loi n°83-583 du 5 juillet 1983 réprimant la pollution par
les navires modifiée en 1990 présente en effet deux lacunes majeures.
D’une part, les amendes
prévues (1 million de francs maximum) sont peu dissuasives.
D’autre part, ce texte
ne permet pas d’engager la responsabilité pénale des véritables
donneurs d’ordre et notamment des affréteurs. La loi engage à
titre principal la responsabilité pénale du capitaine et permet
tout au plus de mettre les amendes à la charge de l’exploitant ou du
propriétaire du navire ; " compte tenu des circonstances
de fait, et notamment des conditions de travail " du capitaine.
L’engagement de la responsabilité du capitaine à titre principal
est sans lien la responsabilité réelle du capitaine. Le propriétaire
de la cargaison (qui a choisi le navire, et par conséquent l’armateur
et le capitaine), l’opérateur, l’armateur, le propriétaire du
navire, sont sans aucun doute mieux adaptés pour représenter " le
navire ".
Les Verts demandent
donc la révision de la loi du 5 juillet 1983 pour que la responsabilité
pénale et civile des vrais donneurs d’ordre soit engagé. La loi
doit préciser que l’engagement de cette responsabilité doit aller
jusqu’à la prise en charge intégrale par les affréteurs
du coût de remise en état des milieux naturels affectés
par les pollutions.
D’autre part, tout
navire ayant l’intention d’entrer dans les eaux territoriales françaises,
soit pour transit, soit pour escale, devra fournir aux services de sécurité
une attestation d’un organisme bancaire ou d’assurance précisant que
celui-ci se porte garant en cas de dommages causés par une pollution
marine dus aux hydrocarbures ou aux marchandises transportées. En cas
de transport d’hydrocarbures, le garant devra obligatoirement être le
propriétaire de la cargaison. En cas de sinistre, l’organisme qui s’est
porté garant du navire pourra être tenu pour pénalement
responsable au même titre que le propriétaire, l’armateur ou l’affréteur
du navire.
Une proposition
de loi reprenant l’ensemble de ces propositions a été déposée
par les députés Verts à l’Assemblée nationale.
Proposition n° 3 - Permettre la réparation du préjudice écologique
La décision
de la Cour d’Appel de Chicago rendue le 24 janvier 1992 dans l’affaire " Amoco
Cadiz " avait déjà mis en évidence les limites
du droit face aux catastrophes écologiques que sont les marées
noires. Les tribunaux avaient en effet manifesté leur réticence
à admettre l’indemnisation du préjudice écologique en tant
que tel, seuls les préjudices matériels et ceux résultant
de l’engagement de frais pour la remise en état des milieux étant
indemnisables. Aujourd’hui, en France comme à l’étranger, l’état
du droit n’a guère évolué.
Pourtant, les diverses
marées noires ont provoqué des dommages irréversibles aux
espèces et milieux naturels. Les limites posées par la jurisprudence
aboutissent à exonérer les compagnies pétrolières
de toute responsabilité sur ce point. Il faut donc permettre aux juridictions
d’imposer aux compagnies pétrolières la réparation des
préjudices écologiques en modifiant l’état du droit.
Les Verts proposent deux mesures permettant de répondre aux exigences
de responsabilisation de l’ensemble des opérateurs économiques
face à l’environnement.
Consacrer un droit constitutionnel à l’environnement
La déclaration de Rio sur l’environnement et le développement a proclamé le droit des êtres humains à une vie saine " en harmonie avec la nature ". Ce droit à l’environnement des hommes a été transcrit dans la Constitution de certains États. La France est demeurée à l’écart de ce mouvement en refusant de consacrer comme une liberté publique constitutionnelle le droit des citoyens à un environnement de qualité. Au delà du symbole, cette reconnaissance du droit à l’environnement pourrait fonder en droit des actions des citoyens pour obtenir réparation du préjudice écologique crée par des événements comme les marées noires.
Permettre à l’État de se constituer partie
civile dans les affaires de pollution
En complément
de la proposition précitée, les Verts demandent que la loi de
1983 sur la répression de la pollution par les navires soit également
modifiée pour permettre à l’État de se constituer partie
civile afin d’obtenir devant les juridictions compétentes réparation
du préjudice écologique créé et non pas simplement
réparation des préjudices matériels. Les indemnités
versées devront abonder le Fonds de Gestion des Espaces Naturels et Ruraux
créé par la loi Voynet sur l’aménagement et le développement
durable du territoire. Les indemnités pourront ainsi réutilisées
pour financer les opérations de protection, de restauration et de gestion
des milieux naturels.
Proposition n° 4 - Imposer des normes de sécurité draconiennes : double-coque et élimination des navires trop anciens
L’enquête administrative consécutive au naufrage de l’Erika a montré que le délabrement avancé des structures du navire - âgé de 24 ans - était largement responsable de la catastrophe écologique et économique qui a suivi. L’enquête indique que les affréteurs successifs de l’Erika - TotalFina, Esso et BP - connaissaient l’état de délabrement du navire. La course au profit financier leur a fait préférer le silence sur ce point plutôt qu’une attitude responsable. Aujourd’hui, le renforcement des conditions techniques de navigabilité s’impose. Certains États côtiers ont déjà ouvert la voie. Suite au naufrage de l’Exxon-Valdez, les États-Unis ont ainsi rendu obligatoire une double coque pour les navires construits depuis 1990. A partir de 2010, ce sont tous les navires accostant dans les ports américains qui devront être dotés de cette double coque. L’OMI a par la suite modifié la règle 13F de MARPOL, et rendu obligatoire la double coque ou des solutions alternatives pour les navires neufs de plus de 5000 tpl contruits à partir du 6 juillet 1993. Des critères de contrôle plus stricts sont établis pour les navires existants, mais la transformation des navires classiques en pétroliers à double-coque n’est pas demandée. La France et l’Union Européenne doivent à leur tour prendre la mesure du problème et leurs responsabilités.
Les Verts demandent ainsi :
- La mise en place dune écotaxe à taux progressif pour les navires-citernes âgés de plus de 15 ans pour inciter les armateurs à renouveler la flotte.
Proposition n° 5 - Réduire les délais d’application par l’Europe de toute nouvelle règle de sécurité décidée par l’OMI.
L’OMI a
mis en place une procédure d’amendement tacite qui permet aujourd’hui
l’adoption rapide des amendements de la convention MARPOL sans obligation de
nouvelles procédures de ratification.
La pression des pays
armateurs retarde malheureusement trop souvent l’application rapide de nouvelles
règles, lorsque cette application est coûteuse pour les propriétaires
de navires.
Il n’est pas normal
de laisser un délai de quinze ans pour remplacer des navires dangereux
pour l’environnement, lorsque l’on sait que 40% de la flotte mondiale est composée
de navires trop âgés.
C’est
pourquoi l’Europe doit, lorsque la sécurité et les risques pour
l’environnement le justifie, réduire les délais d’application
des règles de l’OMI, pour les navires appelés à faire escale
dans nos ports et fréquenter nos eaux,
L’enquête administrative sur la catastrophe de l’Erika a mis en évidence d’inquiétantes dérives dans le système des sociétés de classification chargées de vérifier l’état des navires. Il est nécessaire d’éliminer de ce secteur un certain nombre de sociétés trop laxistes.
Les Verts
demandent donc :
- que la France établisse
sa propre liste des sociétés de classification agréées
en complément de la liste européenne.
- que la France interdise
l’entrée dans notre Zone Économique Exclusive de tout navire ne
disposant pas de titres de navigation délivrés par une société
agréée par la France. Avec extension dès que possible de
cette disposition au niveau européen.
- que la France se donne
le droit de retirer l’agrément à une société, sans
préavis, si après un accident la société de classification
apparaît non fiable ou lorsqu’il apparaît, après un nombre
à déterminer de contrôles par l’État que cette société
délivre des certificats complaisants.
Proposition n° 7 - Responsabiliser juridiquement les États délivrant des pavillons de complaisance
Le système
du " pavillon de complaisance " symbolise les dérives
inhérentes au libéralisme économique. Il consiste à
immatriculer un navire sur le registre d’un État peu regardant en matière
de conditions de navigation (droit du travail, sécurité du navire)
en contrepartie de la perception d’une taxe par l’État du pavillon. L’institution
du " pavillon de complaisance " ne présente que des
inconvénients : les États spécialisés dans la délivrance
des " pavillons de complaisance " n’ont pas résolu leurs
problèmes économiques et sociaux et les armateurs qui l’utilisent
- avec la complicité des affréteurs - contribuent à mettre
en danger la vie des marins ainsi que l’environnement marin et littoral. La
complaisance s’accompagne souvent de la dissimulation des véritables
donneurs d’ordre. Dans le cas de l’Erika, nous nous retrouvons avec un propriétaire
de navire inconnu, un exploitant qui n’apparaît pas, alors que l’armateur
officiel est un gestionnaire professionnel, et que le propriétaire de
la cargaison ne risque aucune poursuite. La catastrophe de l’Erika a montré
la nécessité d’agir auprès des États délivrant
ces pavillons de complaisance afin de les responsabiliser par rapport aux risques
sociaux et écologiques créés.
Les Verts demandent
donc que l’Organisation Maritime Internationale prenne rapidement les mesures
nécessaires pour que :
Proposition
n° 8 - Engager les compagnies pétrolières à refuser
le système de la complaisance
dans une Charte pour le développement durable du transport maritime Les compagnies
pétrolières ne peuvent ignorer les conséquences du développement
de la complaisance sur les mers du Globe. Elles doivent passer du discours sur
l’ " entreprise-citoyenne " aux actes. Les Verts demandent
donc la rédaction d’une Charte pour un développement durable
du transport maritime par laquelle ces compagnies s’engagent à refuser
de faire appel à des navires battant pavillon de complaisance et à
accepter la transparence totale sur leurs activités dans le transport
maritime pour que le respect de cet engagement puisse être vérifié
par les citoyens et leurs associations. Pour l’application de cette charte,
sera considéré comme pavillon de complaisance tout pays acceptant
d’immatriculer un navire dans des conditions contraires aux règles de
la convention du 7 février 1986 sur les conditions d’immatriculation
des navires.
Proposition n° 9 - Prévenir les " dégazages "
Le " dégazage " en mer est dû à une délinquance maritime et à un manque de contrôle tout aussi condamnable. Mais il est dû aussi à un manque de moyens mis à la disposition des navires dans les ports, à un coût trop élevé de ces moyens, et à une négligence des autorités portuaires qui ne se sentent pas concernées. La loi n°85-583 (modifiée) du 5 juillet 1983 réprimant la pollution par les navires ne prévoit pas de sanctions adaptées face aux " dégazages ". Aux termes de ce texte, les pollueurs peuvent être condamnés à des peines de prison et à des peines d’amende, dont certaines peuvent atteindre au plus un million de francs. Or les amendes belges et hollandaises sont beaucoup plus dissuasives… incitant les navires à dégazer dans les eaux françaises. Il convient donc de renforcer les sanctions régissant ce type de pratiques. Par ailleurs, Les Verts demandent que soit assurée dans les ports :
Proposition n° 10 - Dissuader les compagnies pétrolières d’exporter les déchets de raffinerie
Le naufrage
de l’Erika a provoqué la pollution de la mer et des côtes par du
fuel lourd c’est-à-dire un produit résiduel issu du raffinage
du pétrole brut. Ce fuel lourd est un combustible de qualité médiocre,
très polluant puisque contenant 3 à 4 % de souffre. En outre,
ce produit semble être potentiellement dangereux pour la santé
humaine (et notamment pour celle des bénévoles ayant participé
aux opérations de nettoyage des côtes). L’exportation par TotalFina
de ce type de produits revient à chercher à se débarrasser
d’un produit " encombrant " auprès de pays prêts
à pratiquer le " dumping environnemental et sanitaire "
pour pallier à leurs problèmes de développement socio-économique.
Ce type de pratique est totalement inacceptable. Les Verts rappellent leur attachement
au respect du principe de proximité en matière de gestion des
déchets de toute sorte : tout déchet doit être traité
sur le site où il a été produit. Il s’agit d’une des
règles de base du développement durable.
Pour appliquer ce
principe, des équipements de désulfuration du fuel lourd doivent
être mis en place.
Proposition n° 11 - Porter les contrôles étatiques des navires jusque dans la Zone Économique Exclusive (200 milles)
Actuellement, l’intervention de l’État est limitée aux eaux territoriales soit 12 milles. Après le naufrage de l’Erika, le préfet maritime a indiqué à plusieurs reprises qu’un nombre important de navires sous-normes passe tous les jours sur le rail d’Ouessant, sans donner de précisions sur ce qu’il entend par sous-normes, et pourquoi il les laisse passer. Le naufrage de l’Erika a mis en lumière la nécessité d’accroître le contrôle par l’État des navires croisant dans les eaux françaises. Ainsi les Verts demandent que :
Actuellement,
dans beaucoup de ports, un navire retenu est un navire qui occupe un quai commercial,
et empêche un autre navire d’accoster. La tentation de lui refuser l’accès
au port est donc importante. Cette politique conduit à laisser des navires-poubelles
errer sur les mers en espérant que leur naufrage prévisible ne
cause aucun dommage aux côtes de l’État du port qui lui a refusé
tout accès.
Par
conséquent, les Verts demandent :
Doter la France et l’Europe de moyens de contrôle
L’édiction
de nouvelles règles de sécurité pour les navires transportant
des matières dangereuses et polluantes doit être accompagnée
de la mise en place des moyens humains, techniques et financiers destinés
à garantir leur respect.
Il y a 15 centres
de sécurité en France donc en théorie 15 chefs de centre
et 52 inspecteurs en exercice. En fait il ne faut pas compter sur plus de 30
inspecteurs habilités ou compétents pour effectuer des visites
(civils et militaires – et compte tenu des départs en retraite et/ou
maladie). L’âge moyen des inspecteurs (58 à 60 ans) laisse entrevoir
des places vacantes dans les 3 ans à venir ! Avec 24 inspecteurs
d’origine professionnelle " marine marchande " (donc sachant
concrètement comment est exploité un navire), il y a pénurie
pour assurer l’avenir. Les jeunes inspecteurs d’origine universitaire et nommés
au choix ne sont pas immédiatement opérationnels : ils doivent
recevoir une formation dans les différents centres de sécurité
pendant au moins 2 ans. Cette pénurie a des conséquences évidentes
: en 1999 il n’y a eu que 13% de navires contrôlés au lieu des
25% que la France s’était pourtant engagée à contrôler.
En outre l’indépendance
de ces inspecteurs n’est pas garantie vis-à-vis des intérêts
économiques en jeux - on connaît trop bien en France le pouvoir
" d’influence " des sociétés Elf et TotalFina
sur la classe politique et l’administration.
Sur
ce point, les Verts demandent :
Proposition n° 14 - Créer un corps d’inspecteurs indépendants
La création de ce corps doit s’accompagner de :
Proposition n° 15 - Créer un corps européen de garde-côtes
Lutter contre l’exploitation des marins
Proposition n° 16 - Supprimer le pavillon des Kerguelen
La France
participe directement à la dégradation accélérée
des conditions de travail des marins. Alors que Jacques Chirac était
premier ministre, elle a ainsi institué le " pavillon Kerguelen "
qui permet aux compagnies françaises qui l’adoptent d’employer des marins
étrangers en s’exonérant du droit du travail français !
Cette mesure doit être supprimée.
Proposition n° 17 - Veiller à l’application des normes sociales internationales sur les navires
Pour lutter contre l’exploitation des marins, l’Europe doit édicter :
Proposition n° 18 - Protéger les marins qui se battent pour le respect de leurs droits légitimes
Les Verts demandent que la loi française soit modifiée pour :
impliquer l’union européenne et agir au niveau de l’OMI
Proposition n° 19 - Édicter une réglementation européenne renforçant les normes de navigation.
Le caractère,
par nature, transfrontalier du transport maritime et des pollutions marines
justifie une intervention juridique européenne. Suite au naufrage du
Braer au large des Îles Shetlands, le Parlement avait demandé une
action énergique de la Commission européenne et du Conseil des
ministres européens et notamment l’édiction d’une ou plusieurs
directives européennes imposant des normes de navigabilité renforcées
dans le secteur du transport de matières dangereuses. Le naufrage de
l’Erika est l’une des conséquences désastreuses de l’inertie de
la Commission et du Conseil des ministres européens. Les Verts demandent
donc l’édiction rapide d’une directive européenne reprenant les
propositions énoncées ci-dessus et sa transposition rapide et
effective dans l’ensemble des États membres côtiers. Cette réglementation
européenne devra permettre d’élaborer un cahier des charges européen
servant de base à l’inspection des navires anciens.
L’Europe ne saurait
continuer plus longtemps à dénoncer le système tout en
acceptant que les navires battant pavillon de complaisance naviguent dans ses
eaux et accostent dans ses ports et que l’opacité ait été
juridiquement organisée pour empêcher toute poursuite. Ainsi, les
Verts demandent qu’en application du principe de précaution :
Proposition n° 20 - Instaurer le principe 1 État = 1 voix
L’Organisation
Maritime Internationale est l’organisation internationale où s’élaborent
les règles du transport maritime. La sécurisation du transport
constitue un enjeu planétaire ; les Verts sont donc tout à fait
favorables à ce que ce soit au sein d’une organisation internationale
que s’élaborent les règles destinées à assurer cette
sécurisation. Mais le mode de fonctionnement de cette organisation doit
être démocratisé et la France doit se doter des moyens nécessaires
pour y défendre les principes du développement durable.
Le mode de fonctionnement
de l’OMI ne permet pas aujourd’hui de résoudre le problème de
la complaisance : les droits de vote des pays sont déterminés
par le tonnage de leur flotte, ce système permet aux États ayant
fait de la délivrance de " pavillons de complaisance "
une activité économique à part entière de bloquer
toute initiative en faveur d’une réglementation plus stricte du transport
maritime. Ce système non-démocratique doit être supprimé
pour que chaque État représenté dispose d’une voix.
Par
ailleurs, il faut garantir la transparence des propositions de la France et
des débats à l’OMI, par une information systématique et
régulière du public et des associations citoyennes de défense
de l’environnement.
garantir la transparence dans la gestion du transport maritime
Proposition n° 21 - Informer les citoyens sur les pollutions marines en créant des CLIS
Les citoyens
doivent pouvoir disposer de structures d’information et de concertation sur
le trafic maritime dans les zones " à risque " (rail
d’Ouessant par exemple). Ainsi, les Verts proposent la création de
Commissions Locales d’Information et de Surveillance réunissant la
Marine nationale, les Affaires Maritimes, les associations de protection de
l’environnement destinée à diffuser toutes les informations sur
les infractions au droit maritime, les dégazages constatés...
Ces Commissions Locales d’Information et de Surveillance permettraient aux
associations de jouer de façon continue leur rôle de vigie sur
le respect des règles de sécurité maritime.
Proposition n° 22 - Constituer un centre d’expertise indépendant sur les pollutions marines
Le naufrage
de l’Erika a révélé une dangereuse confusion d’intérêt
au sein du CEDRE (Centre de Documentation, de Recherche et d’Expérimentation
sur les pollutions accidentelles des eaux), chargé de développer
une expertise sur les pollutions accidentelles des eaux. Le CEDRE est ainsi
financé à hauteur de 1 million chacune par les compagnies Elf
et TotalFina et les deux compagnies apportent au CEDRE une assistance technique
non négligeable. Cette confusion pose d’autant plus de problèmes
que le CEDRE est le seul outil d’aide à la décision pour les autorités
politiques en charge de la gestion de la crise. Dans ce domaine comme dans d’autres,
les Verts revendiquent une séparation stricte des niveaux d’évaluation
des risques (rôle d’expertise scientifique) et de gestion du risque (action
politique et administrative).
Au regard de l’étroitesse
de ses liens avec les compagnies pétrolières, le CEDRE ne peut
plus être l’organisme chargé de fournir l’expertise scientifique
aux politiques. Les Verts proposent donc la création d’une Agence
de protection de l’espace maritime, constituée sous la forme d’un
établissement public de l’État. Cette Agence aurait pour mission
d’assurer un rôle d’expertise auprès des ministères chargés
de la Mer et de l’Environnement et de coordonner l’information et les données
scientifiques en matière de pollution du milieu marin. Une fois créée,
cette Agence pourrait compléter l’action de l’Observatoire de la Marée
Noire créé à l’initiative de Dominique Voynet. L’indépendance
de cette Agence sera assurée par la composition de son Conseil d’Administration
(parlementaires, associations de défense de l’environnement, représentant
du personnel navigant, services de l’État, personnalités qualifiées)
et son financement sur fonds publics.
Réviser
le plan POLMAR
La marée noire
provoquée par le naufrage de l’Erika a révélé l’inefficacité
du plan Polmar-Mer, les lacunes du plan POLMAR-Terre pour assurer d’une part
la collecte et les premiers soins des oiseaux mazoutés et, d’autre part
les premières opérations de " démazoutage "
des côtes.
Proposition n° 23 - Réviser profondément le plan Polmar-Mer
Le plan Polmar mer a été d’une inefficacité quasi-totale. Il est apparu que tout avait été étudié pour le seul cas d’une marée noire facile à combattre avec des dispersants. Les barrages destinés à empêcher le polluant de pénétrer dans les zones sensibles sont apparus en nombre insuffisants et inutiles par forts vents et forts courants. Les navires français envoyés sur zones pour tenter de pomper le fioul de l’Erika n’ont rien pu faire, et il a fallu attendre l’arrivée de navires hollandais et allemands pour qu’un minimum d’hydrocarbures puisse être évacué en mer. Ces navires, adaptés aux conditions de la mer du Nord, ne peuvent d’ailleurs pas travailler par mer grosse. On remarquera que les naufrages arrivent le plus souvent par fortes tempêtes, et qu’il ne sert à rien de disposer de matériel naval qui ne peut travailler que par beau temps.
Les Verts demandent donc :
Proposition n° 24 - Améliorer l’efficacité des opérations de sauvetage de la faune marine
En dépit de la forte mobilisation des agents des services de l’État et des collectivités locales, la mise en uvre du plan POLMAR-Terre a montré une réactivité insuffisante des pouvoirs publics pour assister les associations de protection de la nature dans la mise en place de centres de soins efficaces.
Les Verts demandent donc :
Proposition n° 25 - Mieux encadrer les opérations de nettoyage des côtes
Les opérations de nettoyage des côtes ont souvent été menées de telle façon qu’aux dégâts de la marée noire se sont ajoutés des dommages écologiques consécutifs à l’utilisation de méthodes de nettoyage ignorant la fragilité des milieux littoraux( circulation incontrôlée d’engins de travaux publics sur les dunes, décapage des rochers...) ! Le souci de sauver la prochaine saison touristique ne saurait justifier l’utilisation de méthodes traumatisantes pour les milieux naturels. Ces dommages écologiques ont été réalisés parce qu’une grande partie des opérations s’est déroulée hors de tout contrôle des préfectures et sans concertation avec les scientifiques et associations de protection de la nature. Les Verts demandent donc pour l’avenir l’intégration des scientifiques et associations de protection de la nature dans les cellules de crise du Plan POLMAR-Terre afin d’apporter une expertise écologique sur les méthodes de nettoyage des côtes.