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Et de quatre ! L’usine de traitement industriel de lisier de Lannilis recalée en appel par les juges administratifs de Nantes !

La cour d’appel administrative de Nantes (juin 2005) vient d’annuler définitivement le permis de construire de l’usine de traitement du lisier à Lannilis (Finistère) accordée en décembre 2001 par le préfet. Un préfet du Finistère qui était venu, en personne, posé la première pierre ; aujourd’hui l’Etat est désavoué.

Les protecteurs de l’environnement qui s’étaient mobilisés en manifestant à plusieurs reprises sur le lieu d’implantation retenu constatent, avec satisfaction, que, un à un, les projets d’usines à lisier font "long feu". Ces échecs répétés pourraient être l’occasion de franchir le pas et d’imaginer ensemble, producteurs, consommateurs, un autre mode d’élevage, plus respectueux de l’environnement, de l’animal et finalement des hommes.

A ce jour, il n’y a aucune usine de traitement industriel de lisier en fonctionnement dans le Finistère, ni même en Bretagne, la mobilisation de la population n’aura pas été vaine !

Les juges nantais ont retenu la pollution visuelle dénoncée par l’association de riverains "Aber et campagne" ; le projet prévoyait notamment un silo de 18 mètres de hauteur à proximité d’un site classé le port de l’Aber Wrac’h. Rappelons que cette usine devait traiter industriellement (par méthanisation) 110 000 tonnes de lisier, de boues et déchets verts...

Même si les responsables du projet disent vouloir espérer encore une décision favorable du conseil d’Etat, il ya tout lieu de croire qu’il s’agit bien du quatrième projet d’usine à lisier annulé dans ce secteur classé en zone extrême d’excédent structurel : il y a eu d’abord l’usine l’arrêt du projet Val-ouest de Milizac en 2002 puis celui des deux usines du programme Commethe, à Plouguin et à Plabennec rejetés, par les conseils municipaux puis par le comité départemental d’hygiène et finalement par le préfet.

4 millions d’euros auront été investis par les promoteurs (80 actionnaires éleveurs ou industriels de la transformation)du projet de l’usine de Lannilis, regroupés au sein de Lannilis Service Environnement, qui avaient décidé, en dépit des procès en cours, de commencer les travaux . De l’argent qui aurait pu être plus utilisé plus utilement à trouver des solutions durables et compatibles avec l’environnement naturel et humain de la pointe Bretagne.

Pour les Verts comme pour les associations de protection de l’environnement qui avaient combattu ce projet, cet arrêt programmé confirme que la terre du Finistère ne sera décidément pas une terre d’élection pour les traitements industriels du lisier, comme l’avaient rêvé les productivistes et libéraux finistériens de l’agriculture ( à commencer par la chambre d’agriculture du Finistère).

Aujourd’hui, avec ce nouveau jugement, l’espoir est permis que ces projets de traitement industriel ne figent pas un système de production porcine basée sur la production hors-sol de masse, la concentration territoriale et le procédé de lisier sur callebotis.

Pour répondre aux normes européennes et françaises, la transformation de porcheries sur lisier en porcheries sur paille doit être plus que jamais considérée comme un moyen de traitement individuel aidé (la production de fumier réduit naturellement la moitié de l’azote des déjections).

Le désir des consommateurs est bien là ; ils demandent de plus en plus de respect de la santé animale, de la traçabilité, des labellisations, de la valorisation. Les éleveurs sauront-ils (certains le font déjà) se mettre à l’écoute des consommateurs plutôt qu’à celle des biznessmen en cravatte avec les projets industriels d’usine de traitement sous le bras ?

A Lannilis,
un autre projet d'usine à lisier
Non à l'usine géante chimique
de traitement du lisier à Milizac!