communiqué de presse des Vert-e-s du pays de Brest
Brest, le 16 janvier 2003
Captages deau dans le Finistère : protégeons les!
Lorsque les normes de qualité de la ressource brute sont dépassées,
principalement en matière de nitrates, nombre de communes préfèrent
abandonner leur prise deau et sapprovisionner auprès dautres
producteurs,
Lalimentation en eau des finistériens est assurée pour
l'essentiel (environ 80 %) par l'intermédiaire de 39 prises d'eau dans
les rivières mais aussi par une multitude de points de captage d'eau
souterraine (229 à la fin 2000).
La concentration maximale admissible de 50 mg/l de nitrate est déjà
dépassée dans 47 dentre eux et à peine 1/4 (56
captages) ont fait l'objet de l'instauration de périmètres de
protection
Dans le Finistère au cours des vingt dernières années,
plus dune cinquantaine de captages ont été abandonnés,
et on dénombrait en 1999 près de 30 décisions ou intentions
dabandon de captages et le mouvement ne sest pas arrêté
depuis. Après Saint-Renan, Brignogan aujourdhui cest à
Lannilis, Hanvec, Tréglonou, etc
. que des captages continuent
d'être abandonnés.
Beaucoup élus locaux, à qui il revient de prendre linitiative,
renoncent trop vite à imposer à leurs administrés, souvent
des agriculteurs, des contraintes foncières. et ne cherchent plus à
appliquer la loi dans ce domaine.
Car cest une loi de 1964 qui oblige les collectivités à
instaurer des périmètres pour protéger les captages et
garantir la qualité de leau.
Lacquisition par les collectivités des terrains inclus dans le
périmètre immédiat est une obligation légale (article
L. 20 du code de la santé) pour laquelle les communes disposent dun
droit à lexpropriation.
Ces obligations légales ne sont pas respectées dans un bon nombre
de cas
Il est vrai que la procédure dinstauration dun périmètre
de protection est longue, trop longue, elle comprend différentes phases
techniques, administratives et matérielles qui nécessitent plusieurs
années et sollicite le budget communal. Pourtant lagence de leau
subventionne à hauteur de 50 % les études préalables
et les procédures réglementaires, puis à hauteur de 40
% les travaux, lindemnisation des servitudes et les acquisitions foncières.
Les périmètres font pourtant preuve defficacité.
Dans plusieurs communes qui possèdent des périmètres
opérationnels depuis quelques années, des résultats positifs
apparaissent en matière de nitrates notamment. Cest notamment
le cas de la commune de Saint-Yvi dans le Finistère avec une baisse
du taux de nitrates de 10 points en quatre ans (58 mg /l en 1995 devenu 48mg/l
en 1998),
Toujours dans le Finistère, on peut également citer le captage
de Bois Daniel, à Elliant, où la teneur maximale en nitrates
est passée de 88 mg/l en 1992 à 63 mg/l en 1999 et celui du
Bron à Tourd qui a vu ses teneurs en nitrates passer de 91 mg/l en
1994 à 66 mg/l en 1999 toujours en 1999.
Ces réussites contrastent avec labsence dinitiative, et
le renoncement de beaucoup dautres délus locaux et posent
aujourdhui la question dun éventuel pouvoir de substitution
des représentants de lEtat aux carences des élus pour
mener à bien ces procédures.
Mais au vu de laction de lEtat dans une protection réelle
de la qualité de leau, il nest pas certain que lon
gagne au change !
De fait, comme pour nombreux autres combats pour des droits essentiels et
vitaux, cest la prise de conscience de lopinion publique, et la
mobilisation de la population elle même qui sont, seules, susceptibles
d'arrêter cette lente disparition de nos captages.
Cette question de la protection des captages sera un des points forts du rassemblement
Nénuphar (rétention sur factures) qui se tiendra à Lannilis
le dimanche 26 janvier.
Les Verts du pays de Brest invitent ceux et celles qui ne se résignent
pas à la mort des captages, à leau toujours polluée,
à la santé publique menacée, à sy rendre
nombreux.
Christian Bucher, porte-parole des Verts du pays de Brest