communiqué de presse des Vert-e-s du pays de Brest
Brest, le 15 septembre 2004
Les Verts refusent tout « assouplissement » de la Loi Littoral !
Le littoral français est l'un des plus artificiels d'Europe. Le grignotage de l'espace littoral par les constructions de toute sorte ne s'est jamais arrêté .
Ainsi, de 1982 à 1990, on a construit dans les communes littorales 254 nouveaux logements au Km2 contre 60 en moyenne ailleurs et le nombre de résidences secondaires a progressé de 35% entre 82 et 90.
La loi « littoral » de 1986 n'a pas enrayé le mouvement, juste ralenti, mais il est vrai que, 18 ans après sa parution, seuls 4 décrets d'application sur 9, étaient sortis. Ceci explique sans doute cela.
Le dernier rapport de la Datar au Premier ministre confirmait cette situation en mettant en garde sur « la saturation du littoral ».
Le gouvernement avait ouvert « la boite de Pandore » en autorisant déjà, en mars 2004, par décret, l'installation d'aménagements légers et l'extension limitée de bâtiments dans les espaces protégés de toute construction,
Aujourd'hui, au nom d'une une prétendue « décentralisation des choix » , ayant en fait, pour but de donner le pouvoir de décision à ceux (maires des communes littorales) qui subissent les pressions des aménageurs, le gouvernement cède aux lobbies du béton.
En réorganisant la gestion du littoral, en supprimant les schémas de mise en valeur de la mer au profit des Schémas de cohérence territoriale, le gouvernement permet désormais tous les dérapages, sans contrôle possible.
Certains, irresponsables, n'ont d'ailleurs pas attendu pour surenchérir. Ainsi en dépit de la pollution chronique de nos plages envahies par les algues vertes, le député Jacques Le Guen demande déjà la suppression de l'interdiction d'épandre du lisier sur la bande des 500 mètres du littoral.
Ce gouvernement est bien marqué du sceau des régressions environnementales, des effets d'annonce et de la tromperie. En annonçant une dotation exceptionnelle de 8 millions d'euros au Conservatoire national du littoral, le gouvernement masque le fait
que le budget 2005 prévoyait une diminution de 42,5% des moyens alloués au fonctionnement du Conservatoire.
Notre littoral est un espace rare, fragile, non reproductible et convoité par de multiples utilisateurs. La loi "littoral" du 3 janvier 1986 prenait en compte cette dimension et répondait à un vrai besoin de politique d'aménagement, de protection et de mise en valeur du "littoral".
Visiblement, ce n'est plus à l'ordre du jour.
Christian Bucher
Porte-parole des Verts du pays de Brest