communiqué de presse des Vert-e-s du pays de Brest
Brest, le 14 décembre 2005
Quand traiter les sous produits de l'incinération devient un casse tête !
L'incinération est un procédé d'élimination des déchets qui coûte cher, les 15 millions d'euros investis dans la mise aux normes de l'usine d'incinération du Spernot et l'augmentation importante de l'ordre de 5 à 6% des tarifs de traitement des déchets sont là pour nous le rappeler
A la dépollution des fumées, il faut ajouter le traitement des sous-déchets produits : REFIOM (cendres très toxiques) et mâchefers notamment...
Bien sur, expédier 31 000 tonnes de mâchefers chaque année par la route à Caen est très mauvais d'un point de vue écologique (800 000 km/an parcourus par camions) mais aussi économique (cela coute 620 000 €/ an ), c'est en plus non réglementaire (la loi sur les déchets de 1992 ne l'autorise pas, on peut donc comprendre que la collectivité cherche une autre solution.
Il a été donc été prévu la création de plate-forme de maturation de ces mâchefers détenue à 49 % parts par SOTRAVAL et 51% des Eurovia Bretagne filiale du groupe VINCI.
Pour son implantation, entre les sites de Guipavas, Plabennec et Brest, la logique de développement durable qui impose de traiter les déchets au plus près de leur lieu de production, voudrait que le site du Spernot soit retenu. Assez de camions sur nos routes remplis de déchets. On estime que sur la route les déchets concernent un camion sur trois
Nous espérons et souhaitons que cette logique l'emporte sur toute autre considération dans les choix qui s'apprêtent à être faits.
Bien sur, cet équipement devra être réalisé de façon scrupuleuse ; les mâchefers peuvent être porteurs de fortes concentrations en métaux lourds susceptibles de se libérer ultérieurement.
Des études ont, en effet, été faites, à partir de la composition moyenne de 5 incinérateurs d'ordures ménagères en France qui ont permis d'estimer qu'un centre de stockage alimenté par environ 130 000t annuelles de mâchefers contiendrait au bout de 10 ans de l'ordre de : 1800t de plomb, 23t de cadmium, 10t d'arsenic, 3t de mercure, etc.... Des chiffres qui vont réfléchir.
Il est sans doute temps que la politique de notre collectivité soit, sans ambiguité aucune, « multifilières », sans exclusive par rapport à telle ou telle filière (compostage-méthanisation par exemple).
Mais surtout la priorité qui reste de réduire le gisement ne s'est pas encore véritablement traduite dans les faits. La réduction des déchets à la source est pourtant la seule vraie élimination de base. C'est aussi la solution nettement et rapidement la moins chère.
Christian Bucher
Porte-parole des Verts du pays de Brest