La longue histoire de la tratégie de la violence agricole instrumentalisée en Bretagne vient de s'enrichir d'un lamentable nouvel épisode. Il est vrai que l'impunité dont a régulièrement pu bénficier certains casseurs agricoles bretons ne pouvait qu'encourager ces comportements inadmissibles (la liste des non-lieux pour des faits de violences graves et caractérisés est impressionnante) .
Chaque nouvelle crise agricole (surproduction, nouvelles réglementations...) est à l'origine de nouvelles violences.
Aujourd'hui, la question des captages pollués, mal protégés, relance la tension. A Milizac d'abord et dans 9 bassins versants bretons dont l'eau dépasse la teneur maximale en nitrates, où la France est placée l'obligation de renforcer ses mesures, à défaut elle devra payer des astreintes très fortes (on parle de dizaines voir de centaines de millions d'euros en jeu).
On s'attaque aux symboles (saccage d'un local, menaces de mort personnalisées). Sont visés en effet :
- d'abord l'association « Eau et Rivières de Bretagne », qui, dès les années, au début seule, alertait l'opinion sur le danger de la pollution par les nitrates dans l'indifférence des consommateurs, le doute des élus, l'irritation des milieux agricoles. Aujourd'hui, cette association de protection d'environnement forte de ses milliers d'ahérents, a démontré toute son utilité et la pertinence de ses points de vue et actions
- ensuite un écologiste connu pour son engagement sans relâche pour pour retrouver une eau de qualité dans nos rivères bretonnes.
Les écologistes bretons refusent d'être les bouc émissaires de toute cette haine et de cette colère. Ils posent sans doute les questions qui dérangent mais aucun fait de violence ne peut leur être reproché.
L'impasse dans lequel se trouvent aujourd'hi un certain nombre d'agriculteurs, essentiellement des éleveurs, n'est pas du fait des écologistes qui n'ont cessé de crier depuis des années que le modèle agricole breton les emmenait dans le mur.
Aujourd'hui ceux-ci payent la note de choix irresponsables guidés par une logique de profits maximum à courts termes, relayée par des responsables agricoles de syndicats majoritaires sur fond de laxisme des pouvois publics.
Résultat : en 40 ans la production animale( 90% de l'activité agricole bretonne) a explosé (la production porcine est passée de 90 000 tonnes à plus de I.000.000 de tonnes.la production de volaille a été multipliée par 12 (500 millions de têtes) et celle de bovins par 5).
Mais dans le même temps la population agricole est passée de 350.000 à 90.000, le nombre des exploitations a été divisé par deux et nos rivlères bretonnes sont sinistrées.
C'est peut être ce lourd passif et les responsabilités qui en découlent que les voyous anonymes ont voulu masquer par ces actes lâches, mais ce n'est pas ainsi qu'ils feront taire, tous ceux et celles, qui en Bretagne, ne se résignent pas à voir l'eau, bien commun, sacrifiée sur l'autel du profit de quelques uns.
Christian Bucher
Porte parole des Verts du pays de Brest