Eaux polluées Bretagne
Le refus d'agir, depuis trop longtemps, des pouvoirs publics et des représentants des organisations agricoles productivistes nous amène à une situation grave mais largement prévisible. La France risque bien être condamnée à une très lourde amende (28 million assortie d'astreintes journalières de 117.882 euros) pour non respect des normes européennes concernant l'eau potable.
L'Etat est largement responsable dans ce dosssier. Il a laissé faire voire accompagner l'intensivité et la concentration de l'élevage et des cultures en Bretagne. La Bretagne qui représente 7% de la surface agricole française rassemble, en effet, 50% des porcs, 50% des volailles et 30% des bovins.
Aujourd'hui il s'apprête, sous la pression européenne, à fermer les captages sur les rivières les plus polluées pénalisant les seuls agriculteurs des bassins versants concernés (dans le Finistère 430 petites exploitations sur les 8.500 sont visées).
Pour des raisons d'équité et d'efficacité, c'est à l'ensemble de la Bretagne qu'il faut appliquer les mesures prévues sur ces secteurs et les accompagner d'un plan de sauvetage des rivières qui passe par une modification profone de nos pratiques agricoles.
Il s'agit de trouver les voies d'un développement agricole qui économise les intrants, améliore la valeur ajoutée, et abaisse la pollution. Cette agriculture qui produit tout en préservant l'environnement existe déjà en Bretagne, mais elle n'est pas suffisament reconnue et est pénalisée par la mauvaise application de la Politique agricole commune dans notre pays.
Les Verts saluent l'action opiniâtre de l'association Eaux et Rivières de Bretagne qui faute d'être écoutée en France, pays concernée, a réussi à faire enclencher par l'Europe, sans doute moins sensible au puissant lobby agri-productiviste, cette procédure de mise en conformité et de respect de textes visant à préserver l'environnement et la santé publique
Christian Bucher
Porte-parole des Verts du pay s de Brest