La guerre au Kosovo, comme toutes les guerres, amène son sinistre cortège de morts, de détresse et de désolation. La guerre tue ; la guerre ne peut pas être propre. C'est pourquoi les Verts ont toujours défendu la résolution non-violente des conflits, et leur prévention par le soutien et par des partenariats pour le développement. C'est pourquoi ils dénoncent les politiques d'armement coûteuses et opaques des grandes puissances occidentales et leur hypocrisie quand elles affirment défendre le droit et la justice tout en vendant des armes à tous les dictateurs potentiels de la planète.
En restant passive pendant 10 ans face à la politique désastreuse de la grande Serbie du nationaliste Milosevic, la communauté internationale a laissé faire l’escalade serbe. Son réveil trop tardif n’a pas permis d’aboutir à une solution politique. Après tant d’années d’atermoiements, l’intervention armée était sans doute devenue inévitable pour arrêter l’agression serbe.
Cette crise démontre une fois de plus l’impuissance de l’Union Européenne en matière de politique internationale, une carence grave qui a laissé le champ libre aux États-Unis qui n’agissent qu’en fonction de leurs propres intérêts.
Les Verts ne sauraient se reconnaître dans des frappes aériennes qui, en l'absence de débouchés garantissant la sécurité des populations kosovars (y compris la minorité serbe), se limiteraient à une gesticulation militaire.
L'urgence est de revenir au plus vite à la recherche d’une véritable solution politique qui passe par un cessez-le-feu et le retrait des forces serbes du Kosovo.
Les Verts se prononcent pour l'arrêt des frappes et pour la mise en place d'une force d'interposition internationale, composée de troupes européennes, sous mandat de l'ONU, chargée d'assurer une zone de protection humanitaire englobant l'ensemble du Kosovo permettant le retour des réfugiés et la sécurité des populations.
L'Europe y trouverait là l'occasion unique d'affirmer sa propre stratégie, sans tutelle de l'OTAN et des États-Unis. Elle offrirait une porte de sortie aux blocages de Rambouillet et donnerait les meilleures chances pour déboucher à terme sur une conférence de paix balkanique, point de passage obligé pour l'arrêt des guerres dans cette partie de l'Europe.
Citoyen(ne)s soucieux des droits de l'homme de la solidarité et de la paix, mobilisons-nous pour un vaste mouvement populaire de solidarité internationale avec les populations civiles opprimées, déportées et pour un soutien aux mouvements qui œuvrent dans cette partie de l'Europe pour construire la démocratie, la coexistence pacifique, au-delà des clivages et des nationalismes.