ACTUALITÉ
- COMMUNIQUÉS 2000
15 mai
Libérons les marins-otages
du VICTOR ! Arrivons
à vaincre la complaisance !
Un cargo : le VICTOR, qui est bloqué
à Brest depuis le 4 avril 2000, est en train
de faire la preuve que la complaisance ne touche pas que les pavillons.
C'est toute la filière
de la navigation internationale qui est aujourd'hui à la
dérive.
Officiellement, l'armateur
de ce navire " abandonné " est américain, et sa compagnie
qui s'appelle SEACASTLE CONTINENTAL, est basée à Wilmington, USA.
Mais il bat pavillon letton.
Voilà maintenant 3 semaines
que cet armateur ne s'est plus manifesté, et n'a plus
donné le moindre centime à l'équipage pour qu'il puisse
se nourrir.
Cet armateur a fait courir
le bruit qu'un acheteur était intéressé par son tas
de ferraille.
Une information fausse. Car
un autre de ses navires, le JULIA, dont nous avons
fait la triste connaissance à ROCHEFORT le mois dernier, est aujourd'hui
bloqué aux Pays-Bas.
La banque de cet armateur a
une hypothèque sur les deux navires et l'a fait saisir
pour une dette de $300,000.
En abandonnant ses deux navires
avec leur équipage, l'armateur peut ainsi faire
sauter ses créances.
Le propriétaire de la
cargaison du VICTOR, qui est chargé de plus de 3,000 tonnes
de blé, est espagnol : il s'agit de la société OCTAVIANO
PALOMO, basée à
Segovia.
Il refuse aujourd'hui toute
responsabilité concernant le paiement des arriérés
de salaires - soit 4 mois et demi ($55,000, calculé au 15 mai) - des
15 hommes d'équipage qui ont transporté sa marchandise.
Une question s'impose : de
quel droit l'affréteur refuse-t-il cette responsabilité
?
La réponse est aujourd'hui
imparable. Elle se base sur une loi qui n'accorde aucun
privilège sur la cargaison à l'équipage quelque soit sa
situation.
L'équipage se trouve
donc piégé par les mêmes droits ignobles et désuets
qui ont autorisé TOTALFINA
à refuser la responsabilité légale de la marée noire
causée par l'ERIKA.
Il est temps de changer ces
lois iniques afin que les salaires des marins soient
enfin garantis! Aucune bataille contre les navires-poubelle ne sera efficace
si l'on ne règle pas dans le même temps, la question des équipages
qui les arment. Il
est temps que cette exploitation silencieuse aux conséquences multiples
cesse.
Refusons cette indifférence
qui va contraindre l'équipage du VICTOR à la clochardisation
sur son navire. Un navire qui risque de rester bloqué à BREST
pendant de longs mois, comme d'autres cas passés peuvent nous le faire
redouter.
Exigeons que ces marins puissent
percevoir les salaires qui leurs sont dus pour
leur difficile travail. Obtenons qu'ils soient rapatriés le plus rapidement
possible.
L'État a le pouvoir
et le devoir d'assurer des lois et règlements sur l'ensemble
de son territoire, fussent ils concernant des étrangers.
En cette année au cours
de laquelle la manifestation BREST 2000 aura lieu : le
capitaine et tout l'équipage du " Victor " invitent le public à
visiter leur triste navire-poubelle
le samedi 20 mai, de 10h à 18h. Au
cours de cette journée aura lieu une vente publique et symbolique de
la cargaison. Le
revenu de la vente ira à l'équipage, qui n'a plus d'argent. Chaque
visiteur pourra durant cette journée acquérir en signe de solidarité
un sac-souvenir de de blé
pour la somme de 10F.
Journalistes régionaux
et nationaux, nous vous invitons à une conférence à bord
du VICTOR le mardi 16 mai à 14h30. A cette occasion, en votre présence
et en présence de nombreux
autres invités du monde maritime, sera procédé à
l'ouverture d'une cale afin
d'y prélever une partie de la cargaison.
BREST, le 15 mai 2000
Signataires : CFDT-ITF,
CGT, les Verts, ATTAC, AFCAN, Mission de la Mer, CLCV.
Contacts presse : Philippe
CROZON, CFDT, 02.98.33.29.29
Jean-Paul HELLEQUIN, CGT, 02.98.85.13.87
James SMITH, CFDT-ITF, 06.07.23.84.95