Communiqués du porte-parole régional des Vert-e-s Finistère

 

Lannilis, Milizac, la même logique agricole industrielle !

 

La région de Lannilis est en zone d'excédents structurels, la concentration d'animaux créée une surcharge importante du sol et des eaux en matières azotées (déjections des porcs en particulier).

C'est le secteur le plus touché du Finistère qui connaît un taux de nitrate qui augmente de 1 mg/ an et la fermeture de 60 captages en quelques années. Quasiment tous les captages d'eau du pays des Abers produisent une eau contenant plus de 50mg de nitrates par litre. A Lannilis la ressource en eau a même dépassé les 100mg en 1999 (rapport de la DDASS 29). Les captages existants sont abandonnés au fur et à mesure car on est incapable de les protéger de la pollution par des périmètres adaptés. On a recours à des forages toujours plus profonds plus coûteux et l'eau vient de plus en plus loin par un réseau sophistiqué de tuyaux. Les usines d'eau comme celle de Kernilis (syndicat du bas Léon) s'équipent de systèmes de dénitratation qui coûtent cher à faire fonctionner 1F à 1,50F par m3 répercutées sur les factures d'eau qui montent en flèche : 2033F pour 120 m3 d'eau à Lannilis.

Le constat est évident, il y a trop d'animaux, trop de déjections. La capacité d'assimilation par l'environnement est totalement dépassée. Limiter la production animale, beaucoup trop concentrée en Bretagne est pour nous la priorité et non des installations qui autoriseraient de nouvelles fuites en avant. Pourtant aujourd'hui, après ceux de l'usine chimique de Milizac, les promoteurs du projet Lannilis Service Environnement veulent nous vendre "la solution" censée réconcilier l'environnement et le développement de l'élevage industriel. Des systèmes collectifs équivalents mis en œuvre notamment aux Pays Bas ont très souvent connu des problèmes de rentabilité économique; aujourd'hui ils n'y sont plus préconisés (par contre il a été décidé une réduction des effectifs de 20%).

Les promoteurs du projet de Lannilis veulent faire partager un risque financier important aux contribuables car ils l'ont déjà annoncé : les 90 millions de francs d'investissement le seront en bonne partie par des subventions publiques. C'est donc bien encore une fois le contribuable par ailleurs consommateur pénalisé qui devra participer au financement d'un projet privé visant à éliminer une pollution dont il n'est en rien responsable.

Il est nécessaire d'abord d'agir sur les pratiques de certains éleveurs : - rejets de lisier directement dans les rivières ou les puits qualifiées pollutions ensuite pudiquement "d'accidentels " - dépassement des effectifs autorisés du nombre de porcs. Les contrôles (en nombre bien insuffisant) des services vétérinaires de la DDASS l'ont clairement démontré à chaque fois.

Ne faudrait-il pas surtout produire autrement? Moins et mieux ? L'enjeu n'est-il pas aujourd'hui d'élever des animaux de bonne qualité (porcs sur paille, porcs labellisés, porcs bio, ..) plutôt que de viser une production de masse axée sur l'exportation.

En visant à apporter une solution locale au problème des excédents de déjection animale, ce projet cherche à consolider un système d'élevage intensif générateur de ces mêmes excédents (accroître son cheptel porcin sera de fait facilité en disposant d'un moyen de traiter le surplus d'excédents de lisier lié à ce développement souhaité).

Les Verts s'opposent au financement public de ce projet qui participe à une politique agricole dont la population mesure chaque jour les effets néfastes sur l'environnement et la santé. L' enquête publique en cours sera une occasion de le faire savoir.

Christian Bucher Porte-parole régional des Vert-e-s 29